Dernière mise à jour à 09h08 le 13/01
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a accusé mardi l'Iran d'entretenir des liens avec le groupe terroriste Al-Qa?da, poursuivant sa campagne de "pression maximale" contre l'Iran, alors même qu'il s'apprête à quitter ses fonctions dans moins de dix jours.
S'exprimant devant le Club national de la presse, M. Pompeo a confirmé qu'Abou Muhammad al-Masri, le deuxième plus haut dirigeant d'Al-Qa?da, avait été tué en ao?t de l'année dernière, sans donner plus de détails sur l'opération.
M. Pompeo a allégué que l'Iran était devenu une "nouvelle base" pour Al-Qa?da, et a annoncé avoir placé sur liste noire deux dirigeants d'Al-Qa?da basés en Iran et trois commandants de bataillons kurdes affiliés à Al-Qa?da.
Le secrétaire d'Etat sortant n'a répondu à aucune question après son allocution.
L'Iran a immédiatement réfuté ces allégations. "De la désignation de Cuba (comme pays soutenant le terrorisme) aux prétendues révélations sur l'Iran en passant par ses affirmations sur Al-Qa?da, cet habitué du mensonge, de la tricherie et du vol termine pathétiquement sa carrière désastreuse avec de nouveaux mensonges bellicistes", a déclaré sur Twitter le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.
"Personne n'est dupe. Tous les terroristes du 11 septembre venaient des destinations préférées de M. Pompeo au Moyen-Orient, et AUCUN d'Iran", a-t-il ajouté.
Le New York Times a rapporté en novembre dernier qu'Abou Muhammad al-Masri, accusé d'être l'un des cerveaux des attentats à la bombe de 1998 contre les ambassades américaines en Afrique, avait été tué par des agents israéliens à Téhéran le 7 ao?t.
Dans des études récentes, les analystes américains n'ont cependant trouvé aucune preuve de coopération terroriste entre l'Iran, un pays à majorité chiite, et Al-Qa?da, une organisation militante sunnite.
Les relations entre Washington et Téhéran n'ont cessé de se détériorer depuis que le président américain Donald Trump a retiré en mai 2018 son pays de l'accord sur le nucléaire iranien, et a réimposé des sanctions sévères contre l'Iran. En réponse, depuis mai 2019, Téhéran a progressivement abandonné certains des engagements qu'il avait contractés dans le cadre de cet accord.