Dernière mise à jour à 10h55 le 10/01
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu est arrivé jeudi à Bagdad pour discuter avec les dirigeants irakiens des moyens à leur disposition pour renforcer leurs relations bilatérales, et ce dans un contexte de tensions croissantes entre l'Iran et les Etats-Unis.
Le président irakien Barham Saleh a re?u M. Cavusoglu au palais présidentiel de Bagdad, où il a "souligné l'importance du travail conjoint et de la coordination (entre les deux pays) pour épargner de nouveaux conflits à l'Irak et à la région", a indiqué un communiqué du service de presse de la présidence.
M. Cavusoglu a pour sa part réaffirmé le soutien de son pays à la souveraineté et à la stabilité de l'Irak, soulignant qu'il était nécessaire de faire baisser les tensions et de recourir à un dialogue constructif pour sortir de la situation délicate à laquelle la région est actuellement confrontée, a ajouté le communiqué.
Au cours d'une rencontre avec le Premier ministre irakien par intérim Adel Abdel Mahdi, le ministre turc a également exprimé le soutien de son gouvernement à la sécurité, à la stabilité et à la souveraineté nationale de l'Irak, selon un communiqué du bureau de M. Abdel Mahdi.
M. Abdel Mahdi a déclaré au ministre turc que préserver la sécurité et les intérêts de la région incombait à tous les Etats régionaux, et que le gouvernement irakien restait fidèle à ses positions et à sa politique de relations équilibrées avec tous les pays de la région, a indiqué le communiqué.
MM. Abdel Mahdi et Cavusoglu ont également discuté de la coopération entre les deux pays et de l'évolution de la crise entre l'Iran et les Etats-Unis, a ajouté le communiqué.
"L'Irak n'est pas seul, et nous travaillerons avec lui pour l'aider à franchir cette étape difficile", a par ailleurs indiqué M. Cavusoglu lors d'une conférence de presse conjointe à l'issue de sa rencontre avec son homologue irakien Mohammed Ali al-Hakim.
M. Cavusoglu a déclaré aux journalistes que la frappe américaine près de l'aéroport de Bagdad et les attaques de missiles iraniennes contre les forces de la coalition dirigée par les Etats-Unis en Irak avaient renforcé les tensions dans la région du Moyen-Orient.
"Nous ne voulons pas que l'Irak devienne un champ de bataille pour les forces étrangères", a affirmé le ministre turc.
L'Irak rejette et condamne toutes les attaques commises sur son territoire, dans la mesure où elles constituent une violation flagrante de la souveraineté de l'Irak, a déclaré M. al-Hakim aux journalistes.
Il a également souligné la nécessité d'amener toutes les forces étrangères à quitter l'Irak par des moyens diplomatiques, ainsi que par le biais d'un dialogue fondé sur le respect de la souveraineté irakienne et des intérêts communs de toutes les parties concernées.
La visite de M. Cavusoglu survient après que l'Iran a tiré plusieurs missiles balistiques sur des bases militaires abritant des troupes américaines en Irak.