Les "gilets jaunes" sont une nouvelle fois descendus dans la rue, samedi en France, pour protester contre la politique sociale et fiscale du gouvernement. Ce 26e samedi consécutif de protestation, très mouvementé en province, a enregistré le taux de mobilisation le plus bas depuis le début du mouvement.

Selon les chiffres annoncés par le ministère de l'Intérieur, seules 18.600 personnes ont défilé samedi en France lors de l'acte 26, dont 1.200 à Paris. Soit 300 manifestants de moins que l'acte 25 qui a rassemblé 18.900 personnes samedi dernier. C'est le taux de mobilisation le plus bas jamais enregistré par le mouvement.

Cette baisse constante de la mobilisation depuis trois samedi d'affilé - acte 24 (23.600 manifestants) et acte 23 (26.000 manifestants) - ne décourage pas pour autant les "gilets jaunes", toujours très déterminés sur le terrain.

C'est le cas à Paris, où plus d'un millier de personnes ont défilé sous la pluie, de la place Jussieu à place d'Italie. Outre les revendications classiques du mouvement relatives à la politique fiscale et sociale, le cortège parisien a exprimé son soutien aux enseignants en dénon?ant le projet de loi "pour une école de confiance", porté par le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer.

Les interdictions de manifester dans le périmètre de l'avenue des Champs-Elysées, de l'Assemblée nationale, du Palais de l'Elysée et de la cathédrale Notre-Dame ont encore été reconduites dans la capitale.

L'acte 26 a également rassemblé des milliers de personnes en province, où les manifestations étaient par endroit très tendues, notamment à Lyon et à Nantes, proclamées "capitales" de la mobilisation pour l'acte 26 par les "gilets jaunes".

A Nantes, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre en début et en fin de cortège. Plusieurs dégradations ont eu lieu malgré un important dispositif policier, selon les médias locaux.

"Vingt-six personnes ont été interpellées dont 12 lors des contr?les préventifs. Des vitrines et des véhicules ont été cassés quai de la Fosse", a indiqué France bleu Nantes, qui a fait état de plus de 2.000 manifestants.

Craignant des risques importants de troubles, la préfecture de Loire Atlantique avait pris la vieille un arrêté interdisant la manifestation non déclarée des "gilets jaunes" dans plusieurs secteurs du centre-ville de Nantes.

Même ambiance à Lyon (environ 2.000 manifestants) où les forces de l'ordre ont répliqué à coup de grenades lacrymogènes aux jets de projectiles des manifestants. La préfecture a fait état de 24 blessés (deux manifestants et 22 agents des forces de l'ordre), et neuf interpellations.

A Bordeaux, Strasbourg, Toulouse ou encore Montpellier, les défilés ont peu mobilisé et se sont déroulés dans le calme.