Dernière mise à jour à 08h35 le 09/04
Le Commissaire européen à l'agriculture et au développement rural, Phil Hogan a présenté à la presse lundi quelques détails du "Plan d'urgence" de l'UE pour le secteur agro-alimentaire, en cas d'absence d'accord sur le Brexit.
Dans le domaine de l'agriculture, il y aura beaucoup de perturbations en cas de sortie du Royaume-Uni de l'UE sans accord, a rappelé le Commissaire.
Ces perturbations du marché seraient: les formalités au niveau de la douane, les contr?les en matière de sécurité et de protection de la santé (SPS), la logistique, le stockage des produits, ... Les conséquences d'une telle situation seront multiples notamment, retards de livraison, le dépérissement des produits, le manque de produits sur le marché.
Il faut rappeler que l'essentiel des produits alimentaires de l'UE exportés vers le Royaume-Uni sont des produits frais (fruits et légumes) et donc périssables. Le Royaume-Uni dépend des importations des 27 Etats de l'UE. En cas de non accord, Il n'y aura pas de sources d'approvisionnement alternatif pour le Royaume-Uni.
L'Espagne par exemple exporte 3 milliards de fruits et légumes vers le Royaume-Uni. 80% des champignons vendus sur le marché britannique proviennent de la République d'Irlande à titres d'exemples. Les mesures mises en place par l'UE pour atténuer l'impact négatif d'un Brexit dur sur les agriculteurs et les producteurs, concernent donc les interventions financières publiques, l'aide au stockage privé ainsi que les dispositifs de retrait.
Par ailleurs, la Commission européenne a adopté récemment, confie le Commissaire, un nouveau règlement qui permet une augmentation d'aide de l'Etat jusqu'à 66% qui peut être octroyé au secteur agricole.
Il existe également des opportunités pour les Etats membre de l'UE, de proposer des amendements à leur programme de développement rural, pour rediriger le soutien de l'Etat aux bénéficiaires touchés par le Brexit, a ajouté le Commissaire.
Le Royaume-Uni a fourni pour la première fois, a annoncé le Commissaire, sa liste tarifaire de certains produits. Il a fourni aussi des informations sur les droits et taxes qui s'appliqueraient aux partenaires tels que la Chine, les Etats-Unis, etc.
Le Commissaire a indiqué par ailleurs, qu'il y aurait une implication potentielle de l'application du contingent tarifaire autonome de droit zéro établie par le Royaume-Uni et l'imposition de tarif sur une gamme limitée de produits (volaille, viande bovine, viande de porc, sucre, riz).
Ces informations sont utiles pour les importateurs qui ont leur exposition sur le marché britannique, pour leur permettre de gérer les situations auxquelles ils pourraient être confrontés, a expliqué Phil Hogan.
Toutes ces mesures ont été prises sur une base juridique. Elles vont permettre à l'UE d'atténuer les graves crises qui pourraient impacter le secteur agro-alimentaire.
Le Sommet européen qui aura lieu le 10 avril à Bruxelles s'annonce donc décisionnel, pour mieux orienter les mesures de l'UE vis-à-vis du Brexit et le futur des relations entre le Royaume-Uni et l'UE.