Dernière mise à jour à 09h26 le 19/09
Le président fran?ais Emmanuel Macron a présenté mardi les grandes lignes du Plan Santé du gouvernement. Parmi la série de mesures annoncées pour adapter le modèle d'organisation du système de santé à "la demande et à l'offre de soins", figurent la suppression du numerus clausus, la création de 4 000 postes d'assistants médicaux, de 400 postes de généralistes dans les desserts médicaux ainsi que la création de communautés territoriales de santé.
Pour Emmanuel Macron, le système de santé fran?ais ne souffre pas d'un problème de "sous financement" mais d'un vrai handicap d'organisation. "Le modèle d'organisation n'est plus adapté ni à la demande ni à l'offre de soins", a-t-il déclaré. Pour relever ce défi de l'organisation, il a annoncé une série de mesures dont la suppression du numerus clausus (une des méthodes utilisées pour limiter le nombre d'étudiants pouvant faire médecine : NDLR) pour former plus de médecins et ainsi construire le système de santé autour du patient en lui permettant d'avoir accès aux soins.
"Dès la rentrée 2020, il n'y aura plus de concours à la fin de la première année. Tous les étudiants inscrits en Licence pourront rejoindre en 2ème, 3ème et 4ème année le cursus de médecine", a dit M. Macron.
Le président fran?ais a également annoncé la création de 4 000 postes d'assistants médicaux qui assisteront les médecins pour libérer du temps médical. "Les premiers (assistants médicaux) arriveront dans les quartiers prioritaires pour l'accès aux soins des 2019", a-t-il précisé.
Dans ce projet de transformation du système de santé, les quartiers urbains et les territoires ruraux qui constituent des desserts médicaux, notamment à cause du départ de médecins à la retraire, constituent une priorité. Pour combler ce gap, le président fran?ais annonce la création, dès 2019 de 400 postes supplémentaires de médecins généralistes "à exercice partagé ville/h?pital".
Le nouveau plan prévoit aussi de construire un système autour du patient en lui permettant d'être pris en charge dans un parcours de soins. Pour ce faire, M. Macron souhaite que tous les professionnels d'un territoire "s'engagent, travaillent ensemble et portent une responsabilité collective vis-à-vis des patients et de la population". Et le cadre de cet engagement sera la constitution de Communautés professionnelles territoriales de santé. "Nous devrons faire en sorte que ces communautés professionnelles couvrent tous les territoires d'ici le 1er juillet 2021", a dit M. Macron. Pour encourager la mise en place de ces communautés, le président fran?ais a annoncé une aide financière dans la durée sur 10 ans à toutes les communautés professionnelles qui seront prêtes d'ici 18 mois. Aussi, "pour les professionnels, certains éléments de rémunération existante et à venir devront être réservés à ceux qui s'inscrivent dans ce nouveau modèle de coopération", a-t-il expliqué.
Ce nouveau plan Santé a fait réagir les professionnels du secteur. C'est par exemple le cas de l'ordre national des infirmières qui a salué dans un communiqué, certaines mesures, notamment, l'augmentation de l'ONDAM, l'élan en faveur de la télémédecine et de l'innovation, la prise en compte de la souffrance des soignants à l'h?pital.
Cependant, les infirmiers disent regretter "des annonces très medicocentrées. Car la réforme de la santé ne peut se résumer à celle de la médecin", lit-on dans leur document.
L'Ordre des Médecins également dit être "globalement satisfait" des annonces du président de la République sur la stratégie de transformation du système de santé, mais demeure prudent : "alors que le président de la République a évoqué plusieurs fois la démocratie sanitaire. Quelle gouvernance nous propose-t-on ? Notre système de santé sera-t-il moins centralisé demain ? etc ", s'interroge dans un communiqué l'ordre des Médecins tout en précisant qu'il sera attentif à la traduction de ces orientations positives dans la loi.
Même réaction à la Fédération hospitalière de France qui a aussi salué dans un communiqué une réforme "ambitieuse mais qui, dit-elle "occulte cependant les enjeux immédiats de l'h?pital".
La Fédération hospitalière de France note que cette réforme laisse de c?té au moins deux enjeux majeurs : "le financement de l'h?pital, notamment en matière de tarifs et d'investissement, le choc de simplification pour l'h?pital, les structures médico-sociales et leurs personnels".