Dernière mise à jour à 08h38 le 06/02
Le président libanais Michel Aoun a averti lundi que les propos tenus par le ministre israélien de la Défense Avidgor Lieberman sur une poche de gaz sous-marine baptisée "Bloc 9" étaient révélateurs des "véritables intentions d'Isra?l".
M. Aoun a lancé cet avertissement au cours d'une rencontre avec le ministre grec de la Défense, Panos Kammenos, en visite au Liban, selon un communiqué du service de presse du président.
Après avoir remercié la Grèce pour sa "participation aux forces maritimes de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), le président libanais a indiqué que le r?le de la composante navale de la FINUL était "devenu plus important que jamais", dans la mesure où il lui revenait de "protéger les eaux territoriales libanaises, et notamment la Zone économique exclusive", selon le communiqué.
"Isra?l a pour ambition de contr?ler une partie de cette zone avant que le Liban ne commence à y prospecter pour chercher du pétrole et du gaz", a souligné M. Aoun.
M. Lieberman a quant à lui décrit mercredi comme "provocateur" l'appel d'offre du Liban pour explorer les ressources en gaz du Bloc 9. Cette poche de gaz appartient "de toute évidence" à Isra?l, a-t-il souligné.
Le Liban avait approuvé en décembre dernier une proposition de sondage en mer pour rechercher du pétrole et du gaz le long de ses c?tes méditerranéennes, un projet qui avait été suspendu pendant plusieurs années en raison de l'instabilité politique et des querelles internes.
Le contrat a été attribué au seul candidat, un consortium international regroupant la compagnie fran?aise Total et la compagnie russe Novatek. Le consortium commencera ses forages exploratoires en 2019.
La découverte d'importants gisements dans les eaux méridionales du Liban provoquerait un litige avec Isra?l, qui est en train de développer son propre réseau de dép?ts de gaz en haute mer. Isra?l exploite déjà un important gisement de gaz à Tamar, et commencera l'an prochain à exploiter celui de Leviathan.
Plus de 800 kilomètres carrés d'eaux sont revendiquées à la fois par le Liban et Isra?l, qui sont techniquement encore en guerre depuis les combats violents qui ont opposé pendant plusieurs mois Isra?l au Hezbollah en 2006.