Dernière mise à jour à 08h29 le 15/06
Le Parlement européen a levé, une nouvelle fois, mercredi, l'immunité parlementaire de Jean-Marie Le Pen, co-fondateur du Front national et père de la candidate à l'élection présidentielle Marine Le Pen. La justice fran?aise veut l'entendre pour des propos qui pourraient relever de l'incitation à la haine ou à la violence raciale.
La demande de levée d'immunité de Jean-Marie Le Pen a été adoptée à main levée par les eurodéputés, réunis mercredi en séance plénière, à Strasbourg. C'est la cinquième fois que le co-fondateur du Front national (FN), qui siège au Parlement européen (PE) quasiment sans discontinuer depuis 1984, se voit retirer cette protection. La justice fran?aise veut l'entendre pour des propos qui pourraient relever de l'incitation à la haine ou à la violence raciale.
En ao?t 2009, au micro de la radio RTL, l'ex président du FN, qui a tenu les rênes du parti d'extrême droite pendant plus de trois décennies avant que sa fille Marine Le Pen lui succède, avait en effet affirmé que "90% des faits divers ont à leur origine soit un immigré soit une personne d'origine immigrée". L'association "SOS Racisme" avait porté plainte en 2010.
Ce vote du PE fait suite à la demande adressée en décembre 2016 par le ministre de la Justice fran?ais de l'époque, Jean-Jacques Urvoas, à la suite d'une requête du procureur général près de la Cour d'appel de Paris. Cette demande, lancée dans le cadre d'une procédure pénale, avait été communiquée au Parlement européen en séance plénière en janvier dernier.
Les eurodéputés ont estimé que les propos de Jean-Marie Le Pen n'avaient pas de lien avec l'activité parlementaire de leur collègue et que la demande du procureur général de Paris ne relevait pas d'une volonté de nuire à ses activités politiques.
Son immunité parlementaire lui avait déjà été retirée à propos d'une vidéo postée en juin 2014 dans laquelle il avait proposé de faire "une fournée" de plusieurs artistes d'origine juive.
En 1998, il avait été l'objet de la même procédure pour avoir prononcé un discours dans lequel il considérait que les chambres à gaz étaient un "détail de l'histoire de la Seconde guerre mondiale".