Dernière mise à jour à 08h46 le 23/11
La Commission européenne et les états membres de l'UE devraient imposer un "gel" temporaire des négociations d'adhésion à l'UE avec la Turquie, a demandé, mardi, à Strasbourg, la majorité des dirigeants des groupes politiques et des députés européens réunis en session plénière, lors d'un débat avec la chef de la politique étrangère de l'UE, Federica Mogherini.
La résolution, qui reste consultative, devrait être votée jeudi dans l'hémicycle strasbourgeois. Soutenu par les principaux groupes politiques, le texte a de grandes chances d'être adopté.
Lors du débat, les eurodéputés ont vivement condamné les "mesures disproportionnellement répressives" prises en Turquie depuis le coup d'état militaire manqué en juillet dernier.
Avec ce vote, les eurodéputés entendent protester contre la "dérive autoritaire" du président turc Recep Tayyip Erdogan mais ils ne préconisent pas pour autant une rupture des pourparlers.
Si elle est votée comme annoncée, cette résolution n'aura cependant aucune valeur légale: pour que les négociations soient officiellement suspendues, c'est au Conseil européen de statuer.
Elle n'en reste pas moins un signal politique fort à l'heure où les relations entre l'UE et la Turquie se sont fortement dégradées après le putsch avorté contre Recep Tayyip Erdogan le 15 juillet.
Quelques mois auparavant, les négociations d'adhésion avaient pourtant été relancées, dans le cadre de l'accord migratoire signé avec Ankara, afin de limiter les arrivées de réfugiés sur les c?tes grecques.
Le président turc a évoqué il y a quelques jours la tenue d'un référendum sur le processus d'adhésion si aucune décision n'était prise par Bruxelles d'ici "la fin de l'année" sur la suite des négociations.
Le week-end dernier, il a laissé entendre que la Turquie devrait plut?t se tourner vers l'Asie et l'Organisation de coopération de Shangha?, regroupant la Chine, la Russie et les ex-Républiques soviétiques d' Asie centrale.