Dernière mise à jour à 08h16 le 18/10
Une série de faits et de chiffres montre que les pays du groupe BRICS vont maintenir leur dynamique et continuer d'apporter leur contribution au monde, demeurant ainsi un puissant moteur pour l'économie mondiale.
Face au ralentissement, voire une certaine déprime, qui affecte les économies du bloc composé du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud, les affirmations selon lesquelles "le lustre des BRICS perd de son éclat" fleurissent dans les médias occidentaux.
Mais les faits et les chiffres viennent démentir ces sombres affirmations. Le discours prononcé dimanche par le président chinois Xi Jinping devrait à n'en pas douter renforcer la confiance au sein de ce groupe de pays émergents.
GRANDIR, CONTRIBUER
Les membres des BRICS sont en quête d'une croissance mondiale forte, durable, équilibrée et inclusive à l'aide de réformes structurelles, de modèles de croissance par l'innovation et de la construction d'une économie ouverte, a-t-il déclaré lors du 8e sommet des BRICS organisé dans l'Etat indien de Goa (sud-ouest).
La croissance est la pierre de touche des économies du bloc. En dépit d'une chute du prix des matières premières et d'une reprise économique mondiale très faible, le taux de croissance 2015 de la Chine et de l'Inde a été respectivement de 6,9% et 7,6%, selon le Fonds monétaire international (FMI). Par contraste, la moyenne mondiale a été de 3,2%.
Même si la conjoncture au Brésil, en Russie et en Afrique du Sud, qui dépendent fortement du prix des ressources naturelles, n'est pas aussi bonne qu'en Inde ou en Chine, il ne sert à rien de s'attarder sur leur situation qui ne fait que refléter un paysage économique morose.
Les critiques devraient aussi cesser d'ignorer le fait que toute économie peut conna?tre des hauts et des bas et qu'une croissance sans cesse continue n'est pas possible.
De plus, les cinq pays des BRICS partagent des atouts communs : richesse en ressources naturelles et humaines, vastes marchés domestiques, énorme potentiel de développement avec de brillantes perspectives grace à la coordination des politiques.
Pour toutes ces raisons, les experts pensent que le profil de la croissance des BRICS et la dynamique actuelle ne seront pas remis en cause.
Dans ses Perspectives économiques mondiales 2017, le FMI prédit une croissance respective de 6,2% et 7,9% pour la Chine et l'Inde. La Russie et le Brésil devraient sortir de l'ornière de la récession et enregistrer des taux respectifs de 1,1% et 0,5%, tandis que l'Afrique du Sud devrait passer de 0,1% cette année à 0,8%.
Le FMI s'attend aussi à ce que les économies émergentes contribuent cette année et l'an prochain à la croissance mondiale à hauteur de 75%, constituant plus que jamais le moteur de l'économie mondiale.
Les pays des BRICS, représentant plus de 40% de la population mondiale et près du tiers de la superficie des terres émergées, ont un PIB combiné représentant 20% de celui de la planète.
Leurs économies prennent de plus en plus part à l'économie globale.
M. Xi a rappelé dans son discours que, selon le FMI, les cinq membres des BRICS avaient contribué pour plus de moitié à la croissance de la planète au cours de la dernière décennie. Il y a dix ans, ils représentaient 12% de l'économie mondiale contre 23% aujourd'hui. Ils représentaient aussi il y a dix ans 11% des échanges commerciaux et 7% des flux d'investissement contre 16% et 12% aujourd'hui.
PLATEFORMES
Les pays des BRICS ont assisté à dix années de coopération fructueuse depuis la première réunion de leurs ministres des Affaires étrangères, désormais devenue une plateforme influente des économies émergentes.
Des mécanismes tels que la Nouvelle Banque de développement (NBD) lancée en 2014 témoignent de leurs efforts coordonnés pour réformer la gouvernance économique mondiale. Cette banque, officiellement ouverte en juillet 2015 à Shanghai, a connu des progrès remarquables.
Trois mois après sa création, la NBD a annoncé avoir émis avec succès ses premières obligations dans le monde entier en vue de recueillir des fonds destinés à des projets d'énergie renouvelable au sein de ses Etats membres. Ces "obligations vertes" de cinq ans, libellées en yuan (monnaie chinoise), représentent quelque 449 millions de dollars.
Parallèlement, les liens économiques au sein des BRICS se sont également approfondis depuis le premier sommet du bloc en 2009.
Les statistiques du ministère chinois du Commerce montrent qu'entre 2007 et 2014, le volume des échanges commerciaux entre les BRICS a connu un taux de croissance annuel de 17%, un niveau beaucoup plus élevé que celui du volume mondial sur la même période.
Selon la même source, la Chine est actuellement le plus grand partenaire commercial du Brésil, de la Russie et de l'Afrique du Sud.
En outre, les intérêts communs au sein du bloc se sont également élargis après que la Chine a proposé l'initiative "la Ceinture et la Route" en 2013. Une initiative qui a été chaleureusement accueillie par les pays du BRICS.
"La Chine est un fervent partisan et participant au mécanisme des BRICS et elle considère la coopération au sein des BRICS comme l'une de ses priorités diplomatiques", a déclaré M. Xi. "Nous croyons que la coopération entre les pays des BRICS va promouvoir énergiquement la paix, la stabilité et la prospérité dans le monde".
Comme le dit un vieux proverbe chinois, "l'or pur ne craint pas la fonderie". Les BRICS d'or vont continuer de briller.