Bien que la moitié de sa population de 23 millions de personnes recensée avant la guerre soit déplacée à la suite d'une crise considérée comme étant la pire depuis la Seconde Guerre mondiale, la Syrie abrite toujours des réfugiés arabes de plusieurs nationalités sur son sol.

Irakiens, Somaliens, Erythréens...des réfugiés considèrent toujours ce pays déchiré par la guerre comme un refuge s?r.

"Malgré la crise qui a éclaté il y a plus de cinq ans, je pense que la Syrie est plus s?re que ma patrie de l'Irak", a déclaré Nema, une réfugiée irakienne, qui avait fui son pays en 2004 après l'invasion américaine de l'Irak.

Cette femme de 45 ans a cherché refuge à Damas avec son mari et ses enfants. Elle a dit avoir fui sa maison une fois, mais qu'elle ne fuira jamais sa seconde dans le district de Rukn Aladdin, au nord de Damas.

"Quand les Américains ont envahi notre pays, j'étais obligée de partir avec ma famille par crainte de la violence qui en a résulté. Je n'ai trouvé aucun endroit pour y aller, aucun endroit pour m'accueillir sans condition et sans strictes règles de visa, sauf la Syrie", a-t-elle dit, se référant à l'entrée sans visa accordée par le gouvernement syrien à tous les ressortissants arabes avant la crise syrienne.

Pour sa part, Ali Amani d'Erythrée a vécu en Syrie avec sa mère depuis plus de vingt ans.

La Syrie pour elle est une maison qu'elle ne peut jamais quitter, à laquelle elle est devenue tellement attachée après avoir fui la crise dans son pays.

Elle a exprimé l'espoir de voir les puissances internationales fournir davantage de soutien financier aux réfugiés et arrêter les guerres et les conflits, qui provoquent le déplacement.

"La Syrie est ma maison maintenant, et je ne peux penser à la quitter malgré la crise, laquelle, j'espère, pourrait bient?t finir pour que le pays puisse revenir à ce qu'il était auparavant", a-t-elle déclaré à Xinhua.

Son amie, Zahra Abdi de Somalie, a noté que malgré la guerre en Syrie, la situation ici est bien meilleure que celle qu'en Somalie.

Ces réfugiés dépendent largement de l'aide financière qu'ils re?oivent des organisations humanitaires, en dépit du fait que certains d'entre eux ont été longtemps mélangés dans la communauté locale et se sont même récupérés avec un emploi.

Le gouvernement syrien a longtemps vanté le fait que la Syrie avait toujours été un refuge pour les Arabes fuyant les conflits, en gardant ses frontières ouvertes sans exigence de visa pour les visiteurs arabes et les gens fuyant les guerres et les conflits.

Depuis l'établissement d'Isra?l en 1948, la Syrie a accueilli plusieurs vagues de réfugiés palestiniens, qui étaient dénombrés plus tard à près de 500.000 personnes.

Suite à l'invasion américaine de l'Irak en 2003, 250.000 Irakiens ont été enregistrés comme réfugiés en Syrie.

Pendant la guerre de juillet 2006 entre Isra?l et le Hezbollah, environ 100.000 citoyens libanais ont trouvé refuge en Syrie pour un abri à court terme.

Il est vrai qu'un grand nombre de ces réfugiés ont quitté leur pays d'accueil, soit avant la crise, comme les Irakiens et les Libanais, soit lors de la crise, comme les Palestiniens, mais les autres ont décidé de rester.

L'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) avait déclaré le mois dernier que parmi les 560.000 Palestiniens en Syrie avant la guerre, quelque 120.000 avaient quitté le pays déchiré par la guerre.

Firas al-Khatib, porte-parole de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), a confié à Xinhua que la Syrie abritait encore 31.400 réfugiés, dont la plupart venaient de l'Irak, de Somalie, du Soudan et d'Erythrée.

Il a noté que le pays donnait toujours refuge à ces réfugiés bien qu'il soit en proie à "la plus grande crise humanitaire du monde survenue après la Seconde Guerre mondiale".

Selon le HCR, plus de trois millions de Syriens sont allés dans des pays voisins tels que la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Irak. Un total de 6,5 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur de la Syrie.

En outre, près de 150.000 Syriens ont demandé asile au sein de l'Union européenne, tandis que les Etats membres de l'UE ont promis de réinstaller encore 33.000 Syriens.