Des amoureux des chiens tenant des photos contre les abus sur les chiens appellent les gens à protester contre le festival de la viande de chien de Yulin, lundi à Pingliang, dans la Province du Gansu. [Photo Zheng Bing / China Daily]

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Le Festival de la viande de chien de Yulin, dans la Région autonome Zhuang du Guangxi (Sud de la Chine) a bien eu lieu comme d'habitude mardi, mais sur une échelle réduite, le gouvernement local ayant promis de prendre des mesures pour éviter l'abattage de chiens en public.

Peter Li, spécialiste en politique chinoise à la Humane Society International, s'est fréquemment rendu à Yulin au cours des trois dernières années et a dit avoir ressenti que, cette année, l'atmosphère à Yulin a été moins tendue qu'auparavant.

"J'ai bien eu du mal à voir le moindre abus ou abattage dans la rue", a-t-il déclaré. "Au moins pour aujourd'hui, ce n'est ni un cauchemar ni un festival".

En réponse à la pétition du législateur hongkongais Michael Tien Puk-sun demandant la fin du festival, le gouvernement local a promis d'interdire l'abattage des chiens en public et de vérifier les certificats de santé des chiens transportés à Yulin.

La sécurité alimentaire et le problème des chiens de compagnie volés sont les principales objections à ce festival.

Le festival est organisé chaque année à Yulin autour du solstice d'été, une journée du calendrier lunaire chinois après laquelle les jours les plus chauds de l'été sont attendus. Sous la pression qui pèse sur lui tant en Chine qu'à l'étranger, le Festival de Yulin a diminué d'importance au cours des dernières années.

Selon la Humane Society International, le pic d'abattage de chiens a eu lieu en 2012 ou 2013, lorsque plus de 10 000 chiens ont été tués en trois jours. Ce nombre est tombé à 2 000 chiens en 2015.

Depuis que le festival est devenu un véritable paratonnerre pour les critiques en 2012, le gouvernement local n'est guère allé au-delà de réitérer qu'il n'y a pas de "festival organisé" et que c'est juste un rassemblement populaire local.

Selon Li Tingsheng, un responsable local de la communication, la viande de chien est un choix alimentaire valide, et pas une mauvaise habitude comme certains militants le prétendent : "Nous avons fait un effort pour répondre aux préoccupations du public sur la sécurité alimentaire, ainsi que sur la sécurité des animaux de compagnie", a-t-il souligné Li. "Et quoi qu'il en soit, il n'y a aucune base juridique pour empêcher les gens de manger de la viande de chien".

Un récent sondage mené par Horizon, une entreprise de sondage chinoise, a cependant montré que plus de la moitié des Chinois veulent que le gouvernement local interdise le festival, disant qu'il ternit l'image du pays. Et lorsqu'on leur a demandé si le gouvernement central devrait adopter une loi visant à interdire le commerce de la viande de chien, près de 56% des répondants de l'extérieur du Guangxi ont voté oui. 16% seulement des sondés du Guangxi ont partagé le même avis.

Qin Xiaona, directeur de l'Association pour la protection des animaux Capital, a pour sa part déclaré qu'"Il est embarrassant pour nous que le monde croie à tort que le festival de Yulin, brutal et cruel, fait partie de la culture chinoise".

Une militante des droits des animaux, tenant un chien qu'elle vient d'acheter, quitte un marché après avoir affronté des vendeurs de chiens et des gens pendant le festival annuel de la viande de chien de Yulin. Le festival a eu lieu comme prévu au milieu d'une forte opposition en Chine comme à l'étranger. [Photo Andy Wong / AP]