Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi est intervenu à la télévision en direct lundi matin pour annoncer le début d'une opération visant à reprendre la ville de Falloujah des mains de l'Etat islamique. Prenant la parole à la télévision d'Etat irakienne depuis le Commandement des opérations interarmées de l'armée à Bagdad, M. Abadi dit que les forces de sécurité irakiennes assureraient un passage s?r aux civils pour leur permettre de quitter la ville pendant l'opération.

L'annonce du Premier ministre irakien est intervenue quelques heures après que l'armée irakienne ait appelé les habitants de Fallujah à fuir leur domicile avant le début de l'opération destinée à arracher la métropole au groupe terroriste. ? Je demande aux citoyens qui sont à l'intérieur de Falloujah de quitter la zone où ils habitent et se diriger vers des couloirs de sécurité ?, a de son c?té déclaré à la télévision irakienne le porte-parole de l'armée, le brigadier général. Yahya Rasoul. ? Dans les prochains jours, les opérations pour libérer Falloujah seront lancées ?.

Selon le département des médias militaires, le dirigeant irakien, en sa qualité de commandant en chef des forces armées, va personnellement superviser l'opération militaire pour reprendre la ville. De son c?té, le commandement des opérations interarmées de l'Irak a précisé que des avions irakiens ont lancé des milliers de tracts –des cartes de passage en s?reté- sur Falloujah. Falloujah, ville de la province d'Anbar à majorité sunnite, a été le théatre de deux grandes batailles pendant la guerre en Irak. Elle est tombée sous le contr?le de l'Etat islamique en janvier 2014. Human Rights Watch a averti le mois dernier que le groupe terroriste empêchait les civils de quitter Falloujah et que les résidents faisaient face à une famine en raison des pénuries alimentaires et des prix exorbitants dus à un siège prolongé.

Samedi, les forces de sécurité irakiennes et des milices chiites appelées Unités de Mobilisation Populaire ont néanmoins évacué en toute sécurité les 30 familles qui ont réussi à s'échapper de la ville. Les familles qui n'ont pas été en mesure de quitter la ville se sont vues demander de lever un drapeau blanc au-dessus de leurs maisons. Les militaires ont également dit aux familles d'appeler ou d'envoyer un message sur une ligne d'urgence pour demander leur évacuation.