Dernière mise à jour à 14h29 le 09/04
Le groupe terroriste Etat islamique (EI) est à court d'argent et par conséquent le groupe cessera d'exister en tant qu'état territorial dans les trois prochaines années, a affirmé un politologue allemand.
La baisse des recettes pétrolières conduira à la fin de l'existence du groupe en tant qu'un état territorial, a déclaré le professeur Harald Mueller de l'Université Goethe de Francfort dans une interview accordée à l'Agence de presse autrichienne lors d'une visite à Vienne.
Outre les sources de revenus tels que la fiscalité, l'extorsion, l'enlèvement, le trafic humain et de drogue, et le butin de guerre, le pétrole a été d'une importance majeure pour le groupe. Sur le dos des frappes aériennes massives sur les champs de pétrole, les raffineries et les voies de transport, ainsi que la baisse importante du prix du pétrole, M. Mueller a fait savoir que ce revenu a "baissé fortement" ces derniers temps.
Cela a conduit à une situation où l'EI n'est plus en mesure de payer adéquatement ses combattants, ou de fournir un soutien financier nécessaire à leurs familles. En outre, dans certaines régions, les pénuries d'eau et d'électricité sont présentes.
M. Mueller a dit que ceci a conduit à un grand nombre de déserteurs, parce que "l'on ne peut pas tout simplement vivre correctement dans la région contr?lée par l'EI".
Contrairement aux djihadistes basés en Europe qui se battent généralement pour des raisons idéologiques, M. Mueller a souligné que la majorité de ceux qui luttent pour l'EI sont venus des pays pauvres, et pour lesquels la rémunération est plus importante.
Il est maintenant question de savoir si le nombre de départs du groupe va se transformer en une "avalanche", a expliqué le professeur, et il croit que si cela se produit, il accélèrera l'effondrement du groupe.
Le professeur allemand a noté cependant que l'EI ne perdrait pas son existence comme un réseau terroriste, et que sa perte de capacité en tant que groupe pourrait le conduire à compenser par plus d'attaques terroristes, y compris celles dans les pays occidentaux.
Il a poursuivi que dans le but de lutter contre le groupe, la poursuite des frappes aériennes sur l'infrastructure pétrolière menées par les Etats-Unis doit continuer.
En outre, il faut accro?tre les efforts en particulier de la Turquie et des services de renseignement, qui doivent travailler avec la police, les soldats, et le secteur financier afin de découvrir les transactions financières transfrontalières du groupe, comme dans l'achat d'armes.
La Turquie doit également être plus vigilante dans le contr?le de la contrebande de pétrole de la Syrie et de l'Irak sur son territoire, a-t-il mis en garde, notant que si des efforts ont déjà été faits, davantage d'efforts seraient encore nécessaires.