Bagdad a convoqué dimanche l'ambassadeur saoudien pour protester contre ses commentaires sur les forces des milices chiites luttant contre le groupe Etat islamique (EI), commentaires qui sont vus comme une interférence dans les affaires intérieures de l'Irak.

Un communiqué du ministère irakien des Affaires étrangères indique que les unités paramilitaires chiites soutenues par le gouvernement, appelées Hashd Shaabi, luttent contre le terrorisme et défendent la souveraineté du pays, et travaillent sous l'égide du gouvernement dans la mesure où elles sont sous la direction du commandant en chef des forces armées irakiennes.

Les remarques de l'ambassadeur "représentent une interférence dans les affaires intérieures irakiennes et sont basées sur des informations fausses", a déclaré Ahmed Jamal, le porte-parole du ministère irakien des Affaires étrangères.

L'ambassadeur saoudien Thamer al-Sabhan a dit samedi soir dans une interview pour al-Sumaria TV que "les kurdes et les habitants de l'Anbar rejettent la présence des Hashd Shaabi sur leurs territoires, ce qui montre que les unités (chiites) ne sont pas acceptées par la société irakienne".

"Est-ce que le gouvernement irakien accepte la présence d'unités sunnites comme celles qui existent chez les chiites avec le même armement? Et pourquoi seules les Hashd Shaabi peuvent prendre les armes", s'est-il interrogé.

Il a également estimé que les milices qui avaient commis des meurtres de masse et bombardé des mosquées sunnites dans la ville de Maqdadiyah dans la province de Diyala, à l'est de l'Irak, "n'étaient en rien différentes de Daech (acronyme arabe de l'EI)".