Dernière mise à jour à 13h37 le 15/01
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon présente les priorités de son action pour 2016 dans un discours devant l'Assemblée générale de l'ONU, à NewYork, aux Etats-Unis, le 14 janvier 2016. (Xinhua/Li Muzi) |
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a cité jeudi la fin du conflit en Syrie, la lutte contre l'extrémisme violent et contre l'érosion du respect des droits humains et du droit humanitaire international, l'assistance aux migrants et réfugiés et l'action climatique parmi les priorités de son action pour l'année 2016.
Dans un discours devant l'Assemblée générale de l'ONU, M. Ban a condamné "l'utilisation de l'arme de la faim, ce qui constitue clairement un crime de guerre" à Madaya, en Syrie, et affirmé que "toutes les parties au conflit en Syrie se rendent coupables de l'aggravation des souffrances des civils et de la commission d'atroces exactions".
"Aujourd'hui, j'appelle à l'octroi immédiat, inconditionnel et sans entrave d'un accès à l'assistance humanitaire. Demain, ceux qui jouent de la sorte avec la vie et la dignité d'autrui devront répondre de leurs actes. Leurs protecteurs régionaux et internationaux ont également des comptes à rendre", a dit M. Ban.
Le chef de l'ONU a rappelé que les arrivées de réfugiés et de migrants en Europe représentent moins de 2% des 60 millions de réfugiés et de personnes déplacées dans le monde et que quatre réfugiés sur cinq sont accueillis dans les pays en développement.
"Notre soutien doit atteindre toutes les personnes qui aspirent à un foyer stable: Afghans, Somaliens, Congolais et Soudanais du Sud fuyant la reprise de combats; Rohingya du Myanmar voulant échapper aux menaces d'extrémistes bouddhistes; Erythréens fuyant une gouvernance répressive; et tous ceux qui languissent dans des camps depuis des générations, de Dadaab au Kenya à Dheisheh en Cisjordanie. Ceci est un problème mondial", a-t-il souligné.
Evoquant la prévention des conflits, le Secrétaire général a affirmé que le prix à payer par la communauté mondiale pour avoir négligé cet aspect était "évident" aujourd'hui : "multiplication des tensions religieuses, réduction de l'espace démocratique dans de nombreux endroits et un arc de crise allant du Sahel jusqu'au Moyen-Orient", avec pour résultat que "plus de 125 millions de personnes dans le monde ont besoin d'une assistance humanitaire".
Annon?ant pour vendredi la présentation de son Plan d'action pour la prévention de l'extrémisme violent, M. Ban a expliqué que le défi consistait à "défaire Daech, Boko Haram, al-Shabaab, al-Qaeda et d'autres groupes similaires, sans nous défaire nous-mêmes par des approches contreproductives qui ne font qu'alimenter l'extrémisme que nous essayons de combattre".
Affirmant que " des mesures antiterroristes bien calibrées et basées sur la sécurité demeurent essentielles", M. Ban a souligné cependant que "les droits de l'homme doivent être au centre de notre réponse" et que "vaincre l'extrémisme violent signifie aussi s'occuper des lacunes en matière de gouvernance, de l'exclusion, du désespoir et des autres facteurs sous-tendant l'extrémisme".
Par ailleurs, a ajouté M. Ban, l'action climatique sera un élément central de la mise en ?uvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030 adopté en septembre dernier par les Etats membres. "L'action climatique est bénéfique aux êtres humains et à la planète, bonne pour l'économie et essentielle à la réalisation des objectifs de développement durable", a-t-il affirmé.