Dernière mise à jour à 09h58 le 15/01
Le 8 juin 2015, des étudiants venant de Corée du Sud, Japon et Singapour posent pour une photo dans le campus de l'université.
L'Université de Beijing est depuis plus d'un siècle au c?ur de la vie académique du pays. C'est là qu'une foule d'intellectuels et de dirigeants, aussi bien chinois qu'étrangers, ont fait leurs premières armes.
GONG HAN, membre de la rédaction
Qu'ont en commun les personnes suivantes : Tu Youyou, lauréate du prix Nobel de médecine, Lin Yifu, ancien gouverneur adjoint de la Banque mondiale, Li Yanhong, fondateur du navigateur Baidu, Joel Bellassen, inspecteur en chef du chinois au ministère fran?ais de l'Education nationale, Anna Budura, spécialiste roumaine de l'histoire chinoise et le premier ministre chinois Li Keqiang ?
Vous l'avez deviné : tous sont dipl?més de l'Université de Beijing.
L'Université de Beijing, que l'on appelle souvent Beida par abréviation, fut fondée en 1898 : c'est la première université nationale de Chine.
Pionnière de la liberté
L'Université de Beijing est l'un des plus importants berceaux des idées démocratiques dans la Chine moderne. Au début du XXe siècle, le célèbre pédagogue Cai Yuanpei en fut le recteur. à ce moment-là, on pouvait rencontrer sur le campus des professeurs vénérables comme Gu Hongming, qui enseignait la littérature anglaise tout en conservait ses nattes sur la tête à la mode ancienne, mais aussi des éléments d'élite de la culture nouvelle rentrés au pays après la fin de leurs études à l'étranger comme Hu Shi. Des érudits étrangers comme Russell, Dewey, Albert Einstein, Marie Curie sont venus y donner des conférences.
Cet esprit de tolérance et de libre circulation des idées s'y exerce jusqu'à aujourd'hui.
Début 1934, Edgar Snow, correspondant en Chine du New York Daily, était invité en tant que ma?tre de conférences par le département de journalisme de l'Université Yanjing, qui devait être incorporée dans l'Université de Beijing en 1952. Les étudiants lui ont réservé un chaleureux accueil. Revenant de la région reculée du Shaanxi-Gansu-Ningxia à Beijing fin octobre 1936, M. Snow présenta aux étudiants de l'Université de Beijing, mais aussi à ceux de l'Université Tsinghua et de l'Université Yanjing, ce qu'il avait vu et entendu dans le nord du Shaanxi. C'est dans le jardin Yanyuan qu'il a terminé d'écrire son livre Red Star Over China. Après la fondation de la Chine nouvelle, M. Snow est revenu deux fois à l'Université de Beijing, en 1960 et 1964, pour revoir ses anciens collègues, les étudiants et ses amis d'antan. Dans son livre Sur l'autre rive de l'océan publié en 1963, il écrivait : ? Autrefois, l'Université nationale de Beijing était la plus importante. C'est de là que sont sortis les plus importants fondateurs du Parti communiste. Aujourd'hui encore l'Université de Beijing attire les étudiants ambitieux des départements des arts et des sciences, des chercheurs dipl?més. ? Le 19 octobre 1973, une partie des cendres d'Edgar Snow était inhumée au bord du lac Weiming du campus universitaire.
Beida reste aujourd'hui l'un des établissements d'enseignement supérieur les plus prestigieux de Chine. Elle figure à la 42e place de la liste des meilleures universités du monde, publiée dans la rubrique Enseignement supérieur du Times. Les spécialités des sciences humaines et sociales ainsi que les disciplines fondamentales forment les domaines traditionnels d'excellence de l'établissement, en particulier l'histoire, l'économie, les langues, la littérature, la chimie, la physique et la biologie.
D'après des données de 2013 publiées par les ESI des états-Unis, 18 des 22 disciplines que propose l'Université de Beijing, dont en particulier les mathématiques, la physique, la chimie, la biologie et la biochimie, la biologie moléculaire et la génétique, se comparent en niveau au 1 % des meilleures universités et instituts de recherche du monde. Rien de surprenant qu'elle se classe donc aux tous premiers rangs des établissements d'enseignement supérieur chinois.