Le vote sur la nouvelle Commission européenne de Jean-Claude Juncker est prévu pour mercredi 22 octobre au Parlement européen (PE) à Strasbourg.
Cependant deux auditions supplémentaires des commissaires-désignés auront lieu lundi.
Suite à un remaniement des portefeuilles par Juncker, les députés interrogeront la Slovène Violeta Bulc pour les transports et le Slovaque Maros Sefcovic, vice-président pour l'Union de l'énergie.
Le premier choix de Juncker pour le poste de l'énergie revenait à l'ancien Premier ministre slovène Alenka Bratusek, mais les députés l'ont rejeté. Cela a été sans doute le changement le plus important de l'équipe d'origine. M. Sefcovic avait initialement été nominé commissaire des transports et ainsi a été promu à un poste plus important.
Pendant un certain temps, les auditions tenues par les commissions parlementaires fin septembre se sont déroulées sur fond de vives tensions entre les différents groupes politiques du PE, avec le Parti populaire européen (PPE) du centre-droit et les Socialistes & Démocrates (S&D) du centre-gauche mena?ant de bloquer, respectivement, le Fran?ais Pierre Moscovici nominé commissaire pour les affaires économiques et financières, et l'Espagnol Miguel Arias Canete pour le portefeuille de l'action climatique et énergétique.
Le candidat britannique Jonathan Hill a été nommé après une deuxième audition au poste de Commissaire pour la stabilité financière, les services financiers et l'union des marchés de capitaux,
Le sort du Hongrois Tibor Navracsics reste incertain. Les députés l'ont accepté comme commissaire, mais pas pour le portefeuille de l'éducation, la culture, la jeunesse et la citoyenneté. La porte-parole du président élu de la CE a déclaré que ce dernier reviendrait sur cette question dans son discours devant le PE le 22 octobre.
Mais au final, l'équipe proposée par M. Juncker a passé les auditions sans trop de dommages. Ceci est d? probablement à une majorité de députés qui n'a pas souhaité créer un blocage des institutions européennes avec des querelles politiques alors que les citoyens de l'UE veulent voir des mesures concrètes pour relancer l'économie.
S'il est élu, le nouveau collège de commissaires entrera en fonction le 1er novembre pour un mandat de cinq ans.
Un événement intéressant pourrait susciter un certain intérêt cette semaine. Vendredi, le groupe parlementaire eurosceptique de Nigel Farage, Europe de la liberté et de la démocratie directe (EFDD), a été dissout après le départ surprise de l'eurodéputée lettone Iveta Grigule.
En la perdant, EFDD est passé sous la barre des 7 nationalités requises pour pouvoir constituer un groupe politique au Parlement européen.
Dans une déclaration typiquement injurieuse, le leader britannique d'EFDD Nigel Farage a accusé le président du PPE Manfred Weber et le président du PE Martin Schulz d'avoir orchestré la démission de Mme Grigule en lui donnant en échange la présidence de la délégation chargée des relations avec le Kazakhstan.
Farage a déclaré: "Il est clair que le Parlement européen n'applique pas le partage des postes de délégation et de présidence de manière équitable selon le système D'Hondt. Si nous comprenons bien les événements, le Président Schulz serait mieux au poste du président d'un parlement dans une république bananière. Il semblerait qu'il ait dépassé son r?le de président impartial. Je crois que c'est un exemple de partialité politique d'un niveau extraordinaire".
Cette explosion a entrainé une riposte de Gianni Pittella, président du parti S&D, le parti de Schulz avant son élection en tant que président du PE.
Pitella a déclaré: "M. Farage fait un bien étrange eurosceptique. Il veut détruire l'Union européenne mais il se plaint auprès de tout un chacun qu'il n'arrive pas à obtenir un poste convenable au sein du Parlement européen."
Le président de S&D a ajouté: "Dans ces conditions, il para?t plut?t enfantin de reprocher à d'autres un 'chantage politique'. Nous suggérons à M. Farage qu'avant de s'atteler à sa grande ambition de la 'démolition de l'Europe' la prochaine fois qu'il accorde plus d'attention à la non-démolition de son groupe."