Le ministre sud-coréen de l'Unification, Ryoo Kihl-jae, a déclaré mercredi que son pays était prêt à discuter avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC) des sanctions économiques et de la reprise des excursions au Mont Kumgang au cours du prochain dialogue inter-coréen de haut niveau.
"Les mesures du 24 mai et les excursions au Mont Kumgang peuvent être évoquées si le dialogue de haut niveau a lieu. Tout pourra être mis sur la table des discussions", a déclaré M. Ryoo lors d'un examen parlementaire du ministère de l'Unification.
M. Ryoo a souligné qu'il était important pour les deux Corées de surmonter leurs difficultés à travers le dialogue.
La RPDC a demandé la levée des sanctions du 24 mai imposées par la Corée du Sud en 2010 à la suite du naufrage de la corvette sud-coréenne Cheonan dans les eaux de la frontière maritime occidentale disputée par les deux Corées. Depuis, tous les échanges inter-coréens ont été interdits à l'exception de ceux effectués dans la zone industrielle de Kaesong, une ville nord-coréenne à la frontière avec la Corée du Sud, et de certains programmes d'aide humanitaire.
Pyongyang a également demandé une reprise des excursions au Mont Kumgang, situé sur la c?te sud-est de la RPDC. L'excursion, lancée en 1998, avait été arrêtée en juillet 2008 après la mort d'une touriste sud-coréenne abattue par un soldat nord-coréen pour s'être rendue dans une zone non autorisée.
Cette déclaration de M. Ryoo est intervenue à la suite d'une visite surprise samedi en Corée du Sud de Hwang Pyong So, numéro deux du régime nord-coréen, pour participer à la cérémonie de cl?ture des Jeux asiatiques d'Incheon. Il était accompagné de Choe Ryong Hae et de Kim Yang Gon, secrétaires du Comité central du Parti des travailleurs de Corée.
Au cours de leur visite, les trois responsables très haut placés dans la hiérarchie nord-coréenne ont accepté d'organiser le 2e cycle des pourparlers de haut niveau avec la Corée du Sud entre fin octobre et début novembre. Séoul et Pyongyang ont engagé des négociations au niveau des vice-ministres à la mi-février dernier, marquant ainsi le premier dialogue de ce type depuis la prise de fonctions de la présidente sud-coréenne, Park Geun-hye, en février 2013.
M. Ryoo a cependant souligné que la visite surprise de ces responsables n'impliquerait pas un changement de position de la Corée du Sud sur ces questions ou sur ses principes concernant la politique de la RPDC, bien que le ministre ait reconnu que leur visite pourrait servir d'opportunité pour améliorer les relations inter-coréennes.
M. Ryoo a ajouté qu'il fallait tenir compte de la raison pour laquelle les sanctions avaient été prises et a souligné qu'il était nécessaire que la RPDC agisse de manière responsable. Le ministre a toutefois noté que les sanctions du 24 mai et les excursions au Mont Kumgang étaient essentiellement une question de relations inter-coréennes, et que les deux Corées devraient réfléchir ensemble pour y trouver une solution.
La Corée du Sud soutient que la corvette sud-coréenne Cheonan, dont le naufrage a c?té la vie à 46 soldats, a été torpillée par la RPDC, mais Pyongyang a nié à plusieurs reprises son implication dans cet incident.