Dernière mise à jour à 15h27 le 23/02
Pendant deux années consécutives, le plus grand rassemblement mondial sur la politique de sécurité internationale, la Conférence de Munich sur la sécurité, s'est concentré sur le terme ? Westlessness ?, un terme traduit par certains par ? disparition de l'Occident ?, voire du ? camp occidental ? ou du ? bloc occidental ?.
L'agitation derrière ce sentiment de carence de l'Occident a semblé s'arrêter le 19 février après que les dirigeants des principaux pays occidentaux comme le président américain Joe Biden, la chancelière allemande Angela Merkel, ainsi que les dirigeants de l'OTAN et d'autres organisations internationales ont partagé leurs points de vue sur ? Au-delà du Westlessness ?, le thème de l'événement de cette année, en direct en ligne.
Les analystes affirment que la conférence de vendredi a été une ? fête du réchauffement ? pour renouveler la coopération transatlantique dans un subtil changement de marée outre-Atlantique.
Les dirigeants européens présents à la conférence ont quant à eux montré un sentiment de soulagement après que le nouveau président des états-Unis a promis de ? travailler étroitement ? avec l'Europe, et ont applaudi les nouvelles mesures de Washington visant à réintégrer l'Accord de Paris et inverser le processus américain de retrait de l'Organisation mondiale de la santé.
Toutefois, malgré tout cet optimisme, de nombreuses divisions entre les alliés occidentaux persistent, notamment la politique énergétique concernant le projet de gazoduc Nord Stream 2, ainsi que la récente dispute sur la fourniture de matériel médical et la distribution de vaccins anti-COVID-19.
Dans le même temps, une série de défis mondiaux et épineux tels que la crise du coronavirus, la récession économique, le changement climatique et la pauvreté ne peuvent être résolus par ? l'Occident ? seul sans le reste du monde, peu importe à quel point l'Occident veut que le monde soit.
Malheureusement, les orateurs à la Conférence de Munich sur la sécurité ont toujours fait preuve d'un état d'esprit persistant de guerre froide, distinguant ? nous ? de ? eux ?.
En effet, un retour inspiré par la nostalgie pour souligner la supériorité de la culture occidentale et stigmatiser les différences est devenu une force puissante. Les tenants du centrisme occidental aiment dépeindre le monde en termes antagonistes allant de ? défi ?, ? compétition ? à ? confrontation ?, et attisent les peurs d'une civilisation différente.
Voir un monde interconnecté à travers une lentille binaire aussi simpliste pourrait occulter la réalité selon laquelle les menaces les plus graves sont transnationales et ne prêtent aucune attention au nord, au sud, à l'est ou à l'ouest. Au lieu d'essayer de préserver l'ordre mondial d'hier dirigé par l'Occident, il appartient maintenant à tous de regarder vers l'avenir et d'élaborer un ordre mondial plus inclusif pour l'avenir.
La pandémie de COVID-19, qui continue à faire des ravages, a une fois de plus rappelé à l'humanité que les problèmes mondiaux nécessitent des efforts mondiaux et que l'avenir de tous les pays est interconnecté.
Aller au-delà du concept de ? Westlessness ?, ce n'est pas reculer pour rechercher l'assertivité occidentale.
Tout comme le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, l'a souligné lors de la conférence, l'Occident doit comprendre que ? le monde est maintenant beaucoup plus multipolaire ? et ? s'engager dans un dialogue et une coopération significatifs avec d'autres acteurs clés sur la scène mondiale ?.
Pour jouer un r?le mondial plus fort dans le monde d'aujourd'hui, les pays occidentaux doivent s'élever au-dessus de leurs préjugés idéologiques et unir leurs forces avec des pays qui ont des systèmes sociaux, une histoire et des cultures différents et qui sont à des stades de développement différents pour ?uvrer à la prospérité d'un village mondial dans lequel tous auront leur place.