Dernière mise à jour à 08h57 le 11/05
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Le magnat hongkongais Li Ka-shing, 89 ans, a officiellement pris sa retraite le 10 mai. Il avait commencé sa carrière en vendant des fleurs en plastique et, pendant les sept décennies qui ont suivi, il a bati un vaste empire commercial allant des ports à conteneurs aux télécommunications. Le milliardaire a gagné le surnom de ? Superman ? pour son sens aigu des affaires et était si influent à Hong Kong que certains habitants disaient en plaisantant qu'il pouvait empêcher les typhons de frapper les jours ouvrables. Les entreprises de Li Ka-shing font partie intégrante de la vie de Hong Kong, fournissant des services allant de l'Internet aux cha?nes de supermarchés, tandis que ses décisions passaient pour pouvoir même affecter les prix des logements et des services publics pour les sept millions d'habitants de la ville.
Li Ka-shing est né en 1928 à Chaozhou, sur la partie continentale de la Chine. Sa famille a fui vers Hong Kong pendant la guerre sino-japonaise. Il a rappelé que des bombes avaient été larguées sur sa ville natale alors qu'il était à l'école primaire dans une interview au magazine Forbes en 2012. Il a démarré sa propre entreprise en 1950 en fabriquant des fleurs en plastique, baptisant sa société ? Cheung Kong ? d'après le fleuve Yangtsé. Mais après s'être diversifié dans l'immobilier, il a engrangé d'importants bénéfices dans les années 1960 et, au cours des décennies suivantes, ses activités se sont étendues à divers secteurs. Au fur et à mesure que les affaires se développaient, sa portée mondiale s'est accrue, les années 1980 voyant l'entreprise faire des investissements dans les secteurs canadiens de l'immobilier et de l'énergie.
Selon Forbes, les entreprises de sa famille emploient maintenant 310 000 personnes dans plus de 50 pays. Le magazine a classé Li Ka-shing au 23e rang mondial des plus gros milliardaires du monde, soit trois places derrière le fondateur d'Alibaba, Jack Ma, et six derrière Pony Ma de Tencent, avec une fortune nette de 34,9 milliards de dollars. ? En regardant en arrière depuis toutes ces années, j'ai l'honneur d'avoir fondé Cheung Kong et d'avoir servi la société ?, avait-il déclaré dans une salle bondée de journalistes à Hong Kong lorsqu'il a annoncé sa retraite en mars. ? Cela a été mon plus grand honneur ?. Li Ka-shing est apparu de bonne humeur, souriant, faisant des blagues et saluant les journalistes. Il a exprimé sa confiance en son fils a?né, qui va lui succéder et se tenait en silence derrière lui avec une expression sto?que.
? Victor m'a suivi depuis plus de 30 ans. Il devrait être capable de faire du bon travail ?, a-t-il dit. Li Ka-shing continuera toutefois d'exercer une certaine influence en tant que conseiller principal pour l'empire qui comprend le plus grand port de conteneurs de Grande-Bretagne à Felixstowe et le canadien Husky Oil. Victor Li, qui a été co-directeur du groupe depuis plusieurs années, est considéré comme une personne stable qui ne changera pas de cap -ce qui, selon les analystes, pourrait peser sur l'entreprise. Formé à Stanford en génie civil, il est notoirement moins extraverti que son père et reste accro aux chiffres, disent certains qui connaissent les deux hommes. Homme de famille discret et intéressé par la planche à voile, a également d? surmonter des épisodes traumatisants. En 1996, il a été kidnappé par un gangster notoire avant d'être libéré contre une grande ran?on. Il est maintenant rarement vu dans la ville sans une forte escorte de sécurité.