Le ministre grec des Finances Giorgos Stathakis, le 9 ao?t 2015. |
Le gouvernement grec a annoncé mardi qu'il avait conclu un accord avec ses créanciers internationaux pour un troisième plan de sauvetage, même si un certain nombre de responsables européens ont souligné qu'il reste encore quelques détails à régler. Le plan de sauvetage, présenté lors d'une session de négociation de 20 heures qui a eu lieu dans un h?tel d'Athènes, fournirait une aide allant jusqu'à 86 milliards d'Euros (environ 94,4 milliards de Dollars US), à la Grèce, en échange de conditions d'austérité sévères. Il a également reconnu que l'économie grecque a été si gravement touchée qu'il est maintenant très probable qu'elle va entrer en récession pendant au moins toute l'année prochaine.
Reste maintenant à savoir si l'accord satisfera l'Allemagne, ou sera ratifié par les autres gouvernements européens à temps pour pouvoir envoyer une nouvelle aide à la Grèce qui fait face à un paiement crucial de 3,2 milliards d'Euros à la Banque centrale européenne le 20 ao?t. Martin Chaudhuri, un porte-parole du Ministère allemand des finances, a déclaré que Berlin n'avait pas encore re?u la notification de cet accord, ajoutant que si un accord était trouvé, ? nous sommes prêts à l'évaluer rapidement ?. La Commission européenne a d'ailleurs prudemment noté qu'il s'agissait ? à ce stade d'un accord au niveau technique ?, que ? les discussions se poursuivaient pour finaliser les détails ?, et qu'il fallait désormais ? un accord au niveau politique ?.
Selon un responsable européen proche des discussions, qui s'est exprimé sous condition de l'anonymat, a déclaré qu'il y avait encore un désaccord sur des modifications à la législation grecque régissant l'insolvabilité des ménages. Les banques grecques sont prises avec un nombre croissant de créances douteuses, qui représentent plus d'un tiers de tous les prêts bancaires en cours. Les créanciers ont fait pression pour des changements à la loi grecque, qui rendraient plus facile pour les banques la saisie des emprunteurs incapables de rembourser leurs prêts. Le gouvernement grec, qui a adopté une loi en vigueur jusqu'à la fin de cette année pour protéger les résidences principales des personnes faisant l'objet de saisies, veut négocier séparément cette question -ainsi que le problème plus large des prêts improductifs- avec ses créanciers dans les mois à venir.
Selon le site d'information grec in.gr, le gouvernement d'Athènes a l'intention, une fois que l'accord sera parachevé, de le soumettre au Parlement dès mardi après-midi, avec l'objectif d'un vote jeudi. Cela permettrait à l'Eurogroupe (réunion des Ministres des finances de la zone euro) d'être dans une position idéale pour acter l'ensemble vendredi, et ce serait également un calendrier parfait pour que la Grèce puisse recevoir à temps de quoi payer ce qu'elle doit à la BCE le 20 ao?t, sans avoir besoin de solliciter un prêt-relais.