Les résidents chinois pourraient être autorisés à investir à l'étranger dès cette année. Cette évolution a été discrètement annoncée dans un long document publié mardi par la Commission nationale du développement et de la réforme, le planificateur de la nation devant examiner ultérieurement la poursuite de la politique de libéralisation économique.
?Les investisseurs individuels seront autorisés à effectuer des investissements à l'étranger?, a expliqué la NRDC sans donner plus de précision sur la date d’application et sur le comment cela allait se produire. Mais étant donné que le document couvre l’agenda de travail clé pour le second semestre de 2014, cela laisse entendre qu'une politique spécifique pourrait être présentée plus tard cette année.
Le régulateur a également précisé vouloir adopter des règlements et méthodes de mise en ?uvre pour les investissements à l'étranger par les entreprises et particuliers.
Cette mesure marquera une étape provisoire pour la Chine et facilitera les contr?les de capitaux sans commettre la pleine convertibilité du compte de capital, selon les experts. Les opérations de changes en Chine sont plafonnées à un montant maximum de yuans que les particuliers peuvent convertir chaque année pour un à équivalent de 50 000 dollars chaque année. Un règlement leur interdisant également de transférer des devises directement à l'étranger.
Les décideurs ont pris plusieurs mesures au cours des dernières années, y compris en permettant la libéralisation des mouvements de capitaux à l’intérieur et à l’extérieur du pays, cherchant à stimuler la mondialisation du yuan, qui n'est encore que partiellement convertible.
Début 2013, la banque centrale a lancé son deuxième programme d'investisseur qualifié de domestique individuel, aussi connu sous le nom de QDII2. Le premier projet ayant été lancé en 2006.
QDII2 a été con?u pour donner la possibilité à des particuliers d'investir à l’étranger dans les marchés de capitaux. Auparavant, les investisseurs nationaux ne pouvaient le faire que par l'achat de produits de gestion de patrimoine auprès des institutions financières. Certains prétendent que la dernière déclaration de la NDRC signifie que le programme QDII2 se développera plus vite.
Mais le fait de permettre l'investissement direct à l'étranger est plut?t un sujet sensible en Chine. Les inquiétudes concernant la sortie de capitaux nationaux, présentant des risques comme le blanchiment d'argent pour les fonctionnaires corrompus.
Début juillet, un projet pilote de la Banque de Chine laissant la liberté aux particuliers de transférer des yuans à l'étranger et de convertir l'argent en devises étrangères a été interrompu après la télévision d'Etat ait indiqué que ce programme pourrait être un canal pour le blanchiment d'argent.
Les partisans de l’opération, appelée youhuitong, se sont plaints que c'était en fait un programme d'essai approuvé par la banque centrale au cours des dernières années pour libéraliser les mouvements de capitaux et internationaliser le yuan. De nombreuses banques commerciales dans le Guangdong ont offert un service similaire, avait expliqué la Banque de Chine dans un communiqué.
Devant la prudence des décideurs politiques sur la question, lors de la dernière conférence de presse, les responsables de la NDRC ont refusé d’en dire plus concernant ces mesures.
De nombreux analystes estiment que l’objectif de la prudence excessive des fonctionnaires était d'empêcher le lancement de la politique d'investissement à l'étranger, la possibilité pour les citoyens ordinaires de diversifier leurs actifs.
?La mise en place de barrières, comme limite pour les investissements outre-mer, n'est pas nécessaire. Si les gens veulent vraiment investir à l'étranger, ils pourront contourner les règlements de toute fa?on?, a souligné Xu Hongcai, un chercheur du Centre chinois pour les échanges économiques internationaux.
Ajoutant que l’assouplissement des contr?les pour l'investissement des entreprises et particuliers à l'étranger ne serait pas si difficile tant que les organismes de réglementation sont disposés à renoncer à leurs pouvoirs d'approbation.
Les spécialistes estiment que si les simples résidents sont autorisés à investir dans des actions outre-mer ou d'autres actifs, d'énormes opportunités d'affaires seront créés pour les courtiers et les intermédiaires professionnels pour fournir des services de négociation et de conseil.