Dernière mise à jour à 10h34 le 25/02
(Photo/CCTV) |
Le premier document publié par l'UNESCO sur la conservation des langues et de la diversité culturelle a invité les pays membres à associer la protection et la promotion de la diversité linguistique au développement des sciences et technologies.
Le document intitulé ? Proclamation de Yuelu sur la protection et la promotion de la diversité linguistique dans le monde ? a été publié conjointement par le ministère de chinois de l'éducation, l'UNESCO, la Commission d'Etat des langues et la Commission nationale chinoise pour l'UNESCO le 21 février à Beijing.
La proclamation a été adoptée en septembre lors de la conférence internationale ? R?le de la diversité linguistique dans la construction d'une communauté mondiale avec un avenir commun ?, à Changsha, capitale de la province du Hunan (centre de la Chine). Elle énonce que la protection et la promotion de la diversité linguistique sont essentielles au développement durable de l'humanité, car la diversité linguistique est en définitive une question d'égalité des chances d'accéder à une éducation de qualité et à d'autres services publics de base, à l'emploi, à la santé, à l'inclusion sociale et à la participation à la société.
? Les langues sont aussi diverses que les peuples sont divers et variés ?, a souligné Frederick Russel-Rivoallan, expert en sciences sociales et humaines au bureau de l'UNESCO à Beijing. ? L'une des conditions préalables fondamentales au développement humain et même à l'existence même de la société humaine se manifeste dans un langage diversifié ?.
Cependant, a-t-il ajouté, les langues du monde disparaissent à un rythme alarmant : il y a environ 7 000 langues dans le monde, dont 40% sont en danger de disparition, et environ 97% de la population mondiale ne parle que 4% de ses langues, tandis que 3% parlent 96% des langues autochtones. Il a également souligné la nécessité de combiner la protection avec les sciences et les technologies de pointe -depuis les technologies de l'information et de la communication, l'intelligence artificielle et l'innovation aux outils avancés pour la collecte et l'analyse de données linguistiques.
Selon le ministère de l'éducation, la Chine, avec plus de 130 langues de minorités ethniques et 10 principaux dialectes chinois, a pris des mesures actives pour la protection de ses ressources en langues.
Le ministère de l'éducation et la Commission des langues nationales ont ainsi lancé en 2015 un projet visant à protéger, présenter et développer les ressources linguistiques environ six décennies après le premier recensement du pays portant sur les dialectes et les langues des minorités ethniques en 1956. Le projet a abouti à une série de réalisations et offert des expériences que d'autres pays et régions pourraient utiliser à titre de référence, a annoncé le ministère dans un communiqué de presse publié le 21 février.
Une plate-forme en ligne a été créée par le ministère et la commission en 2017 pour collecter et présenter les dialectes chinois et les langues des minorités ethniques à des fins de recherche universitaire et de promotion linguistique.
Les entreprises chinoises ont également contribué à la préservation de la diversité linguistique dans le monde. En 2017, Talkmate, une plate-forme d'apprentissage linguistique en ligne, a coopéré avec le géant de l'Internet Tencent pour créer une plate-forme mondiale d'apprentissage des langues et rassembler des ressources linguistiques dans le monde entier pour aider les langues autochtones à devenir plus audibles, plus visibles et plus lisibles, mais aussi pour permettre leur apprentissage et leur utilisation.
Selon Tian Lixin, directeur général du département de l'administration des informations linguistiques du ministère, a de son c?té souligné que la Chine n'a ménagé aucun effort pour proposer des solutions visant à protéger la diversité linguistique dans le monde.