Dernière mise à jour à 13h54 le 07/09
C'est la fin d'un long combat de dix ans ; la preuve par l'ADN tirée du corps récemment exhumé de Salvador Dalí a montré qu'il n'est pas le père d'une femme qui avait prétendu être le seul enfant et héritier de l'excentrique artiste surréaliste. Pilar Abel, une cartomancienne et diseuse de bonne aventure de 61 ans originaire de Gérone, a passé une partie de sa vie à essayer de prouver qu'elle était bien le fruit d'une liaison entre sa mère et Dalí en 1955. En juin, un tribunal de Madrid avait ordonné l'exhumation du corps de l'artiste après que les tentatives antérieures de déterminer sa paternité avaient échoué. Un mois plus tard, des experts sont entrés dans la crypte sous le musée Dalí con?u pour lui-même dans sa ville natale de Figueres, en Catalogne, pour prendre des échantillons d'ADN de ses cheveux, de ses ongles et de ses os. La Fondation Gala-Salvador Dalí, qui contr?le le domaine lucratif de l'artiste -et qui s'était opposée à l'exhumation- a déclaré que l'analyse des restes avait montré qu'il n'était pas lié à Pilar Abel.
Selon la fondation, un rapport soumis à la cour par l'Institut national de toxicologie et de sciences médico-légales a clairement établi que Dalí n'était pas son père biologique. ? Cette conclusion n'est pas une surprise pour la fondation, puisque il n'y a jamais eu de preuve de la véracité d'une présumée paternité ?, a-t-elle souligné dans un communiqué. ? La fondation est heureuse que ce rapport mette fin à une controverse absurde et artificielle, et que la figure de Salvador Dalí reste définitivement exclue de ces revendications totalement sans fondement ?. La fondation a ajouté que les échantillons d'ADN seraient retournés sous peu, précisant que ? La Fondation Dalí est également ravie de pouvoir se concentrer sur la gestion de son héritage artistique extraordinaire et à la promotion du travail et de la figure de Salvador Dalí ?.
De son c?té, Pilar Abel a déclaré au journal espagnol El País que ni elle ni ses avocats n'avaient encore re?u les résultats des tests. ? Jusqu'à ce que j'aie un avis officiel, ils peuvent dire ce qu'ils veulent ?, a-t-elle dit. ? Je ne me cache pas et quel que soit le résultat, positif, négatif ou invalide, je donnerai une conférence de presse à tous les médias pour expliquer le résultat ?. Et elle a conclu : ? Si c'est négatif, je serai toujours La Pilar ?. Pilar Abel avait prétendu que la ressemblance entre elle et l'artiste était tellement marquée que ? la seule chose qui me manque est une moustache ?, soulignant qu'elle avait d'abord appris sa parenté supposée de la femme qu'elle pensait être sa grand-mère paternelle, prétendant que son a?eule lui avait confié ? Je sais que tu n'es pas la fille de mon fils et que tu es la fille d'un grand peintre, mais je t'aime tout de même ?, disant également que sa petite-fille était ? étrange, tout comme ton père ?.
Il y a dix ans, Pilar Abel avait déjà obtenu la permission d'essayer d'extraire de l'ADN de la peau, des cheveux et des traces de cheveux accrochés au masque mortuaire de Dalí. Les résultats n'avaient pas été concluants. Une deuxième tentative pour récupérer des échantillons avait suivi plus tard cette année-là, en utilisant le matériel fourni par l'artiste et son biographe Robert Descharnes. Bien que Pilar Abel ait affirmé qu'elle n'a jamais re?u les résultats du deuxième test, le fils de M. Descharnes, Nicholas, a déclaré à l'agence de presse espagnole Efe en 2008 qu'il avait appris du médecin qui a effectué les tests qu'ils étaient négatifs. Si la preuve par l'ADN avait soutenu ses revendications, Pilar Abel aurait été héritière d'un quart de la fortune de Dalí, qu'il a léguée à l'état espagnol et à la fondation qui porte son nom et celui de sa femme et de sa muse, Gala. Ce dernier virage de la saga extraordinaire de la vie et la mort du surréaliste a fait les manchettes de la presse du monde entier -comme le fait que la si commerciale moustache de Dalí avait survécu aux ravages de la Grande Faucheuse...