Dernière mise à jour à 09h27 le 09/09
De fa?on générale/ le rêve d'un enfant/ doit être coloré/ Aujourd'hui/ J'ai dit à Maman/ que mon rêve est incolore/ comme le ciel de Beijing/ Mais elle ne voulait pas me croire...
Voici "La couleur du rêve", premier petit poème de Tietou (surnom qui signifie "la tête de fer") écrit en 2012.
Cette année, Tietou a neuf ans. A la rentrée, il entre en 4e de l'école primaire. Pour noter son état d'esprit, il crée un autre poème, intitulé "L'enfant du voisin" : L'enfant du voisin/ est un modèle/ l'enfant du voisin est super bon/ il chante/ joue du piano/ parle l'anglais/ il est très docile/ on dit/ que moi, je suis aussi cet enfant/ "l'enfant du voisin"...
Liang Shengjie, alias Tietou, est issu d'une famille intellectuelle. Son enfance est entourée de chansons d'enfants et de contes de fées racontées par son grand-père écrivain. Sa mère est l'auteur de plusieurs recueils poétiques, dont "L'hiver des étoiles filantes" et "Regarder dans les yeux de la lune".
Jeune enfant, Tietou est déjà poète. A l'école maternelle, il a écrit l'histoire du "Petit canard Benben", dans lequel il raconte la vie dans la jungle de Benben, du petit chat Qiaoqiao et du petit lapin Baibai. "J'ai adapté l'histoire sur la base de contes racontés par nos camarades", dit-il.
Dans les jours qui suivent, ses parents, les grandes tours le long du chemin vers l'école, le chien errant du quartier, les nuages dans le ciel sont tous devenus son inspiration.
Quand il pleut, il dit "la pluie brille sur la terre".
Pour Li Guijie, mère de Tietou, la vision innocente et la riche imagination de l'enfant font la poésie. "Tout enfant peut devenir petit poète, et les parents n'ont qu'à les aider à noter et les encourager à s'exprimer".
Selon Tietou, on peut écrire sur tout dans la vie, à condition que ce soit intéressant. "Il n'y a pas de supériorité ni d'infériorité", raconte Tietou. "Le petit chien qui vit en bas peut aussi devenir le héros d'un poème, et même le batiment où nous habitons a une vie".
Il a toujours des flashs d'inspiration. Quelquefois dans le parc, d'autres fois dans le métro. Le petit Tietou s'attache fermement à son principe : "Il faut rester sincère et concis, sans slogan, ni phrase vague et superflue. Avec de l'humour, on impressionne les lecteurs."
Tietou a achevé la création de près de 300 poèmes. En plus de l'écriture, il aime jouer au piano, aux jeux vidéo sur Internet et aux pistolets.
Le mois dernier, son recueil intitulé "Liushu est un mauvais gar?on" est publié par la maison d'édition de l'Université Tsinghua, lequel regroupe 175 poèmes directs, concis, enfantins et doux.
Mes camarades se disputent pour avoir mon recueil. Cela me rend un peu "narcissiste", raconte-t-il joyeusement.
En outre, les poèmes de Tietou apparaissent souvent dans des magazines et journaux comme "Yilin" et "Journal du Sud", et certaines oeuvres ont été classées dans le Palmarès poétique de Chine en 2013 et 2014.
La chambre à coucher de Tietou est remplie de livres de tout genre. Dessins animés, romans, recueils de poèmes, science-fiction... Il apprend à lire dès l'age de 1 an, et il a lu des centaines de livres depuis.
Au contraire de pas mal de parents chinois qui font s'inscrire aux cours supplémentaires leurs enfants, Mme Li ne veut pas que son fils suive ces cours durant l'école primaire.
"Cours de mathématiques, d'écriture, d'anglais... Les parents chinois aspirent trop au succès scolaire des leurs enfants, et cela entrave, à un certain degré, l'imagination des enfants", souligne Mme Li. "Un enfant a besoin de temps à lui seul, pour faire de la lecture par exemple."
"Tietou a des notes moyennes, et il lui arrive de recevoir des critiques sévères de la part de ma?tresses", commente-elle. "Mais grace à la poésie et la lecture, il prend beaucoup de plaisir et a confiance en lui."
Tietou rêve de devenir journaliste quand il sera grand, parce qu'il aura l'opportunité d'interviewer beaucoup de gens. Il aimerait aussi devenir chimiste, car "la chimie est magique".
"Je ne pense pas devenir poète, car écrire la poésie n'est pas une carrière, mais mon plaisir. Et comme c'est un plaisir, je ne me fatiguerai pas", dit-il.