La Chine soutient la position de principe de Téhéran consistant à continuer à rechercher une résolution de la question nucléaire iranienne par le biais de négociations, a déclaré mardi Wang Qun, représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies à Vienne.

M. Wang a fait ces remarques alors que les discussions sur la relance de l'accord nucléaire iranien de 2015, officiellement connu sous le nom de Plan d'action global conjoint (PAGC), ont repris à Vienne mardi après que les négociateurs sont rentrés de consultations dans leurs capitales respectives. M. Wang est le chef de la délégation chinoise aux négociations de Vienne.

Citant le paquet proposé par les Etats-Unis et les E3 (Royaume-Uni, France et Allemagne) ainsi que la récente levée des sanctions américaines sur le programme nucléaire civil de l'Iran comme une "étape positive" vers un accord final, M. Wang a estimé que toutes les autres parties devraient continuer à écouter davantage les points de vue de l'Iran tout en tenant compte des droits légitimes ainsi que des demandes raisonnables de l'Iran.

Il a également exprimé l'espoir que l'Iran "présentera officiellement ses commentaires écrits sur le paquet proposé afin que toutes les parties puissent en discuter".

Le diplomate chinois a affirmé que, d'une manière générale, les pourparlers en cours à Vienne "progressent de manière positive" vers un règlement définitif de la question nucléaire iranienne.

Il a appelé toutes les parties à chérir les progrès durement acquis lors des négociations passées, à se concentrer sur les questions en suspens telles que la levée des sanctions et la garantie économique, à élargir davantage le consensus et à s'efforcer de parvenir à un accord rapide.

"La Chine est d'accord pour renforcer le sentiment d'urgence pendant les négociations, mais il n'est pas constructif de fixer une date limite pour les négociations", a-t-il dit, appelant les participants à renforcer leur volonté politique et à faire preuve de bonne volonté ainsi que de flexibilité lors de la phase finale des négociations.

M. Wang a exhorté les parties à se concentrer sur la question de l'allègement des sanctions, qui est la principale préoccupation de l'Iran ainsi qu'une préoccupation importante de la Chine.

"Les Etats-Unis, qui sont à l'origine de la crise nucléaire iranienne actuelle, devraient lever toutes les sanctions unilatérales illégales imposées à l'Iran et à des tiers, y compris la Chine, afin de regagner la confiance de la communauté internationale, tandis que l'Iran devrait à nouveau remplir intégralement ses obligations sur cette base", a-t-il recommandé, ajoutant que la levée des sanctions, au lieu d'une simple déclaration, devrait être mise en ?uvre par des mesures concrètes.

Toute solution au dossier nucléaire iranien doit répondre aux préoccupations légitimes de la Chine, a-t-il ajouté, appelant les Etats-Unis à honorer leurs engagements, à respecter les droits légitimes de la Chine et à traiter correctement la question des sanctions contre les entités et les individus chinois.

M. Wang a souligné que le dialogue et les négociations sont le seul moyen pour résoudre la question nucléaire iranienne, et que la Chine travaillera avec toutes les autres parties pour promouvoir des percées rapides dans les négociations.

Le PAGC a été signé en 2015 entre l'Iran et le P5+1 (à savoir les cinq membres permanents du Conseil de sécurité - Chine, France, Russie, Royaume-Uni et Etats-Unis - plus l'Allemagne), ainsi que l'Union européenne (UE). Toutefois, l'ancien président américain Donald Trump a retiré unilatéralement son pays du pacte en mai 2018 et a réimposé des sanctions à l'Iran, ce qui a incité ce dernier à abandonner certains de ses engagements nucléaires.

Depuis avril 2021, l'Iran et les cinq autres signataires restants du PAGC ont tenu des séries de discussions à Vienne pour relancer l'accord.