Q : Il y a presque 3 mois, le gouvernement chinois s'est engagé à promouvoir la mise en ?uvre de la stratégie dite "Fabriqué en Chine 2025", qui vise à moderniser le secteur manufacturier du pays. Et puis, le Premier ministre chinois Li Keqiang a annoncé que la Chine a besoin de développer des "moteurs jumeaux" de l'entrepreneuriat populaire et de l'innovation de masse afin de stimuler le développement. Par contre, La Suisse s'est classée à la première place depuis les 4 ans successifs sur le plan de l'innovation, publié à Genève par l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. Alors, vous trouvez l'innovation joue quel r?le dans un développement durable du pays ? La Suisse pourrait nous donner quelle inspiration là-dessus ?
Non seulement depuis quatre ans, mais selon les différentes statistiques, c'est depuis encore plus longtemps que la Suisse est en tête des classements mondiaux d'innovation et de compétitivité. Deux ou trois choses à dire à ce sujet : quand une économie, un type de production monte en gamme et en qualité, ?a produit en soi de l'innovation, parce que pour être au sommet d'une qualité ou d'une gamme, il fauttoujours se réinventer soi-même.
Ce qui a permis à la Suisse d'atteindre ce score enviable, c'est le fait que nous n'avons aucune matière première en Suisse, et que depuis très longtemps, génération après génération, on s'est aper?u que nous n'avons qu'un marché intérieur restreint. Pour maintenir nos positions, nous devions toujours nous maintenir dans les premiers rangs quant à la qualité de nos produits, sinon nous nous faisions dépasser et nous nous serions appauvris. Il n'est pas nécessaire qu'absolument, tout le monde se positionne à ce niveau-là, mais il est certain que lorsqu'une économie veut monter en gamme, c'est à travers l'innovation qu'elle peut se permettre d'augmenter en qualité tout en minimisant les ressources employées pour atteindre des niveaux de produits et de services qui soient meilleurs.
Je pense que lorsque nous échangeons à ce propos, les uns et les autres peuvent apprendre des erreurs qui ont été commises pour ne pas les répéter, pour mieux acquérir et mieux assimiler les cultures d'entreprise et les cultures de production qui permettent cette forme d'innovation. Cela passe par la libération des esprits, la capacité pour les acteurs individuels de se sentir libres de réinventer le monde, sans qu'ils soient canalisés par trop de réglementations, tout en devenant suffisamment pragmatiques pour aussi coller aux réalités, et créer les produits utiles à la communauté qui les entoure.
Alors je constate que dans nos échanges, nous échangeons souvent a peu près les même produits, des machines, des machine-outils, des montres, des produits industriels et chimiques. Dans les deux sens, mais à un niveau de qualité et un niveau de prix différents. Plus l'économie chinoise monte en qualité, plus elle trouvera chez nous les produits qui lui permettront de continuer à monter en qualité. En effet, lorsqu'on se dit point de salut hors de l'innovation, on devient soi-même créatif, on se force à se réinventer. C'est une forte bonne chose, que de développer de nouvelles méthodes de fabrication, favorisées par une recherche scientifique appliquée. On peut alors maintenir une même qualité de vie, tout en économisant des ressources. Voilà en quoi nos échanges pratiques en matière d'innovation sont favorables aux deux parties.
Q : Au cours de votre travail en Chine, vous avez certainement visité des villes grandes et petites, qu'est-ce qui vous a frappé le plus, des gens ou des choses, par exemple? à votre observation et expérience, c'est quoi le caractère des Chinois les plus représentatif ?
J'ai découvert la Chine depuis une trentaine d'années. Naturellement, en redécouvrant la Chine de nos jours, je ne peux que constater partout et en tous lieux, les énormes changements, et les énormes progrès accomplis par cette Chine que j'avais apprise et aimée à l'époque, mais que j'admire toujours plus quant à ses réalisations en faveur de sa population. Beaucoup de gens ont été tirés de la pauvreté, et les infrastructures se sont développées merveilleusement. Mais mes regards ne se portent pas que sur le matériel, j'apprécie beaucoup de voir que vos concitoyens se sont réapproprié leurpropre culture. Aujourd'hui, je sens une fierté, des musées qui sont pleins, montrant aux gens de très beaux objets, un respect pour les legs du passé, pour les beautés nauturelles du pays, ceci dans une certaine joie de vivre, un sourire de gentillesse que je découvre à travers le pays. Dans les zones vides ou surpeuplés, ce sentiment de proximité me frappe chaque fois, nous somme beaucoup plus senblables que nous ne le pensons et je me fixe sur ces similitudes et ressemblances, plut?t que sur nos différences.
Le caracteur le plus représentatif?Les Chinois sont extrêment travailleurs, tout en envisageant le monde etla vie avec une forme de poésie. Fondamentalement, le Chinois est gentil, ouvert, souriant lorsque le premier contact s'est établi.