Q : Et on dirait qu'il y a aura pas mal d'activités diverses présentées en Chine. Pourriez-vous nous détailler quelques événements importants? Et le 19 mai, vous avez adopté d'anciens arbres dans le Parc de la Terre, c'est intéressant et aussi parmi le programme de célébrations ?
C'est à travers toute l'année que nous avons voulu placer chacune de nos activités sous le signe de ces 65 ans. Toute une série d'activités courantes ou récurrentes que nous pratiquons d'année en année ont été soulignées, agrandies, du fait des 65 ans; mais il y a également une série d'événements culturels, économiques ou d'autres natures scientifiques et techniques qui sont spécifiques à cette année. Nous avons lancé une série de concerts et d'expositions de haut niveau, pas simplementà Beijing, mais dans d'autres villes de Chine.
Nous avons actuellement une magnifique exposition ? Genève au c?ur du temps ? au Musée de la Capitale, qui est une exposition de plus de 350 pièces datant de siècles passés jusqu'à nos jours, qui est remarquable et unique. Nous avons aussi eu la venue d'une création assez extraordinaire qui est bien suisse, mais qui est de portée planétaire – Solar Impulse, l'avion solaire qui fait le tour du monde actuellement, qui a passé pratiquement 2 mois en Chine, à Chongqing et ensuite à Nanjing. Tout ceci, ce sont des éléments qui nous ont permis de mettre en valeur, notretournured'esprit commune favorable envers ce jubiléde 65 ans.
Nous avons aussi des échanges universitaires, scientifiques, des conférences et une série de contacts politiques qui ont été renforcés cette année en fonction du soixante-cinquième. Dans le domaine financier aussi, nous avons de bonnes nouvelles au sujet de renforcement de la présence de votre devise comme une devise d'échanges internationaux avec la création d'un hub RMB en Suisse cette année. Et en plus, nous allons faire une grande fête le 14 septembre à l'ambassade, parce que c'est la date symbolique de l'arrivée de notre premier ambassadeur auprès de la Chine nouvelle.
Notre but est naturellement de faire la fête d'une manière historicisante en se souvenant de toutes ces années que nous avons vécues ensemble, et en amenant le plus possible les individus à s'ouvrir les uns aux autres, à s'ouvrir à ce que chacun de deux pays peut apporter à l'autre. C'est dans cet esprit que nous lan?ons toutes ces activités qui seront ouvertes au public pour qu'il s'intéresse à nous, comme nous nous intéressons à la Chine.
Q : Le 1 juillet dernier, l'accord de libre-échange a été mis en ?uvre, d'après vous, comment les peuples chinois et suisse peuvent-ils en profiter ? Maintenant, la Suisse devient le membre fondateur potentiel de la Banque asiatique d'Investissemnt pour les Infrastructures (BAII), commentévaluez vous ce nouvel organisme ?
Vous avez parfaitement raison de mettre le doigt sur la mise en ?uvre qui a eu lieu l'année dernière, la signature ayant eu lieu il y a deux ans. Nous aurons bient?t une vision un peu plus précise de ce que représente dans le quotidien l'application de cet accord de libre-échange. Mais surtout, il représente le premier accord de ce type signé par la Chine avec l'une des vingt plus grandes économies mondiales et avec un pays d'Europe continentale. C'est aussi là une grande première.
Nous assistons naturellement ces derniers temps à un ralentissement de croissance et d'échanges à travers le monde. Néanmoins, nos échanges bilatéraux se renforcent. Depuis le début de cette année et jusqu'à maintenant, nous avons constaté sur les statistiques chinoises que la Suisse est devenue le 7e fournisseur de biens et de services à la Chine, ce qui est aussi un résultat de l'application de cet accord de libre-échange.
Comment pourra-t-il continuer à déployer ses effets à long terme? Et, c'est très important à dire, non seulement sur une base tarifaire, c'est-à-dire par une facilitation grande ou petite, voire toute petite en matière de droits de douane, mais aussi d'une manière beaucoup plus large – son champ d'application étant très large– sur toute une série d'améliorations et de facilitations dans nos échanges commerciaux, mais aussi dans la manière de traiter les affaires et de prendre en considération les intérêts que l'on peut avoir de part et d'autre.
Par exemple, je constate que toute une série d'acteurs économiques qui n'y avaient peut-être pas pensé jusque là se tournent vers la Suisse. En se rendant compte que finalement si des décisions de cette ampleur ont été prises par les deux gouvernements, c'est qu'il y a lieu de constater qu'il y a une certaine confiance établie par ces gouvernements dans la qualité de nos rapports et de nos échanges. Et ?a, c'est favorable au développement de l'activité individuelle de différentes entreprises.
Mon évaluation (de la BAII) est tout à fait positive. ?a fait déjà une année que cette ambassade appuie l'intérêt que la Suisse peut porter à cette initiative. J'ai constaté d'emblée que c'était là une preuve, une volonté chinoise de jouer la carte de multilatéralisme et celle de l'ouverture. Lorsqu'on songe aux besoins d'infrastructure dans des pays qui en manquent à travers le monde, on ne peut que se réjouir et se féliciter d'une telle initiative.
La Suisse est aussi l'un des tout premiers pays à se joindre au mouvement et à devenir membre fondateur en puissance. On a fait partie des trois premiers pays qui se sont déclarés par signature. Cela prouve bien notre intérêt et la foi que nous pla?ons dans cet organisme qu'il s'agira naturellement d'accompagner et de perfectionner, de soutenir et d'élargir en termes de gouvernance, d'application des méthodes les plus modernes, et de protection de l'environnement.
Lorsqu'on parle du développement d'infrastructures, on parle toujours de projets très grands, très ambitieux. Il y a lieu de faire attention à ce que ceci se passe pour le bien de tout le monde, en non pas en créant de nouveaux déséquilibres. C'est notre v?u, notre intérêt. C'est avec une attitude assez positive que nous nous sommes penchés sur ce dossier.