Le Premier ministre chinois Li Keqiang entamera son premier déplacement en 2015, pour participer à la réunion annuelle du Forum économique mondial (FEM), qui se déroulera du 21 au 24 janvier à Davos, en Suisse, où le chef du gouvernement chinois fera également une visite de travail.
Considérée comme le "baromètre de l'économie mondiale", la réunion annuelle du FEM revêt une grande importance. En tant que première conférence économique importante de l'année, elle se distingue par ses prévisions sur la situation économique mondiale ainsi que ses recommandations qui en ressortent.
Le Premier ministre Li prononcera un discours sur l'économie mondiale et la situation économique de la Chine au cours de la séance plénière, rencontrera les représentants de l'International Business Council et s'entretiendra avec Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du FEM, a annoncé vendredi Li Baodong, vice-ministre chinois des Affaires étrangères.
Ce sera la première fois en cinq ans qu'un dirigeant chinois assiste à une réunion annuelle du FEM à Davos, qui attirera cette année la participation d'environ 40 chefs d'Etat et de gouvernement. M. Li avait assisté à la réunion en 2010 en tant que vice-Premier ministre.
Vers quelle direction pointera "le baromètre de l'économie mondiale", ayant pour thème cette année "le nouveau contexte mondial"? Et quelle indice économique émettra M. Li à cette occasion? Ces questions attirent beaucoup d'attention du monde.
LA CONFIANCE, LE MOT CLE
"Etant donné la lente reprise de l'économie mondiale, et l'absence de nouveaux points de croissance à l'heure actuelle, d'immenses espoirs sont placés sur la performance de l'économie chinoise. On souhaite en savoir davantage sur la fa?on dont l'économie chinoise va évoluer dans le contexte de 'la nouvelle normalité', quels sont les problèmes auxquels elle font face et comment elle arrivera à les résoudre", a expliqué Chen Fengying, directrice de la faculté d'économie internationale de l'Institut chinois de recherche sur les relations internationales modernes.
L'économie chinoise est actuellement en transition entre une croissance miraculeuse et une "nouvelle normalité" caractérisée par une croissance plus lente, mais plus durable. Ce terme souligne le fait qu'un ralentissement contr?lable ne représente pas un grand danger, mais que le manque de réformes serait fatal au développement à long terme.
"A l'occasion de la réunion annuelle du FEM, le Premier ministre chinois Li Keqiang expliquera les politiques économiques chinoises, démontrera l'engagement de la Chine à adopter des réformes, ce qui permettra au monde de mieux conna?tre la situation économique chinoise, et de renforcer la confiance en l'économie mondiale", a-t-elle indiqué.
Lors de la session annuelle , M. Li fera part de ses points de vue dans trois domaines, à savoir la situation internationale, la situation économique mondiale et les éventuelles solutions aux problèmes en cours, présentant la situation économique de la Chine, et expliquant les politiques chinoises destinées à approfondir la réforme et l'ouverture.
"Le discours de M. Li aidera le reste du monde à se faire une idée juste de la situation économique de la Chine, dissiper les préoccupations quant à ses perspectives, approfondir la confiance de la communauté internationale dans le développement économique chinois et l'approfondissement de ses réformes", a déclaré Mme Chen.
LA CHINE, UN SUJET BR?LANT
Ces dernières années, le développement de l'économie chinoise a toujours été placé au coeur de discussions du FEM, d'autant plus que l'année 2015 se montre particulièrement cruciale pour la Chine, qui est en train d'approfondir ses réformes, de faire avancer le processus de création d'un Etat de droit, et d'achever son programme de planification du 12e quinquennat.
"L'approfondissement des réformes chinoises et une série d'initiatives, telles qu'une ceinture et une route, la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures ainsi que le Fonds de la Route de la soie offrent de nouvelles opportunités au monde extérieur. Mais en même temps, certains pays demeurent toujours douteux de la poursuite de la politique chinoise de réforme et d'ouverture, de la caractéristique exclusive des initiatives de collaboration. Le Premier ministre Li répondra à ces préoccupations, montrant le caractère ouvert du développement économique de la Chine", a affirmé Mme Chen.
En plus du discours de M. Li, il y aura cinq forums portant sur l'économie chinoise, à savoir ses perspectives économiques, les prévisions sur les investissements chinois à l'étranger et les évaluations sur le futur développement économique de la Chine. Le gouverneur de la Banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, participera à certains événements et pluiseurs universitaires chinois de grande renommée prendront part aux différentes discussions.
Plus de 2.500 participants de plus de 140 pays représentant des entreprises, des gouvernements, des organisations internationales, le secteur universitaire, la société civile et les médias, sont attendus à cette réunion annuelle, qui organise quelque 280 sessions et ateliers.
"La réunion annuelle offre aux invités une occasion d'engager des échanges directs avec les dirigeants chinois, ce qui leur permettra de recueillir des informations de première main et d'orienter leurs jugements sur la situation économique", a indiqué un ancien ambassadeur de la Chine en Suisse, Dong Jinyi.
LA COOPERATION CHINE-SUISSE : LE LIBRE-ECHANGE ET LES FINANCES
Le 1er juillet 2014, l'accord de libre-échange sino-suisse est entré en vigueur, la Suisse est devenue le premier pays du continent européen et des vingt premières puissances économiques mondiales à mettre en oeuvre officiellement un accord de libre-échange conclu avec la Chine.
"Au bout de six mois, les deux pays feront le point des résultats de la mise en application de l'accord de libre-échange et amplifieront encore ses effets positifs", a indiqué Mme Chen.
Actuellement, la Suisse constitue le cinquième partenaire commercial de la Chine en Europe. En 2013, le volume des échanges bilatéraux a progressé de 126%. Depuis l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange sino-suisse, les échanges commerciaux entre les deux pays ont été nettement promus, et ses effets commencent à se profiler.
"L'accord de libre-échange sino-suisse a également servi de modèle pour les négociations Chine-UE sur un accord similaire, et suscité l'enthousiasme des pays européens envers la coopération avec la Chine", a résumé Mme Chen.
Selon des analystes, il est très probable que les deux pays arriveront à réaliser d'importants résultats en matière de finances. Compte tenu que les finances constituent un secteur très développé en Suisse et que la Chine déploie actuellement des efforts pour faire avancer sa réforme financière, élargir l'utilisation du RMB au-delà de sa frontière, cette coopération financière offre des possibilités pour les deux parties.
M. Dong a fait savoir que l'économie chinoise, dans une nouvelle phase de développement, nécessite l'internationalisation du RMB, et que les entreprises chinoises investissant à l'étranger ont également besoin de l'accompagnement des banques chinoises. Par contre, les banques chinoises n'ont pas établi de succursale proprement dite en Suisse, l'un des centres financiers du monde, de ce fait, la perspective de la coopération financière bilatérale demeure vaste.
Mme Chen est convaincue que les deux parties coopéreront dans les affaires offshore en RMB en Suisse, du fait que plusieurs autres villes européennes, comme Londres, Paris et Francfort ont déjà gagné du terrain. La Suisse ne ratera certainement pas cette occasion.
En outre, la Chine et la Suisse célèbrent cette année le 65e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques. Les célébrations et la simplification des procédures de déplacements personnels respectifs seront également au menu de discussions.