Dernière mise à jour à 09h48 le 07/01
Les derniers développements sur la scène régionale et internationale, en particulier la situation en Libye, représente un souci majeur pour la Tunisie, qui a avec ce pays deux principaux points de passage, du fait qu'une escalade militaire en Libye ne fera aucunement du bien à l'économie tunisienne et il pourrait y avoir surtout des répercussions néfastes sur le plan sécuritaire, selon des observateurs locaux.
Dans ce sens, le président tunisien, Ka?s Sa?ed, a re?u ce lundi un appel téléphonique de la chancelière allemande, Angela Merkel, au cours duquel les deux dirigeants ont insisté sur la nécessité de trouver une solution pacifique à la crise libyenne et l'implication de toutes les parties concernées, y compris la Tunisie, a-t-on appris auprès de la présidence tunisienne.
Selon la même source, M. Sa?ed et Mme Merkel ont mis l'accent sur leur attachement à la légitimité internationale dans toute éventuelle tentative de résolution du conflit libyen.
Les deux pays poursuivront les consultations sur la Libye et détermineront un représentant de chaque pays dans les consultations en cours, a indiqué le service de communication de la présidence tunisienne.
Cette conversation téléphonique a également été l'occasion d'aborder l'initiative de paix lancée en Tunisie lors d'une rencontre regroupant des chefs de tribus libyennes pour discuter des issues possibles en faveur d'une réconciliation libyenne et d'une Constitution permettant de réunir tout le peuple libyen, a précisé le palais présidentiel de Carthage.
De son c?té, l'Observatoire tunisien des droits de l'homme a appelé lundi les autorités tunisiennes à "apporter une assistance urgente à tout ressortissant tunisien se trouvant actuellement sur le sol libyen, compte tenu de la délicatesse de la situation dans ce pays avec un rythme accéléré des affrontements entre les rivaux libyens", peut-on lire dans un communiqué.
L'Observatoire a, par ailleurs, exigé des mesures nécessaires pour protéger les prisonniers, détenus et kidnappés tunisiens en Libye contre tout acte criminel qui pourrait mettre leur vie en danger.
L'Observatoire a également souligné l'impérative d'évaluer sérieusement et minutieusement, à tous les niveaux, la crise libyenne et les défis sécuritaires que la Tunisie pourrait avoir à relever, tout en recommandant l'élaboration d'une stratégie d'intervention urgente pour protéger les intérêts internes et externes de la Tunisie liés principalement au développement de la situation en Libye.
A noter que le bloc du Parti constitutionnel libre (PDL), qui compte 17 députés au Parlement tunisien, a sollicité la tenue d'une séance plénière urgente, en présence des ministres de la Défense nationale et des Affaires étrangères, laquelle sera consacrée à éclairer les élus du peuple tunisien quant à la position de leur pays vis-à-vis de l'intervention militaire étrangère en Libye.
Cette requête a été inclue dans une correspondance adressée au nom du président du Parlement, Rached Ghannouchi, où le PDL précise vouloir auditionner les deux ministres et informer les Tunisiens sur la position officielle de la Tunisie et des mesures à prévoir pour protéger le territoire national. Le bloc appelle le Parlement à se prononcer, ouvertement et fermement contre une intervention militaire en Libye et à inscrire sa demande à l'ordre du jour des travaux du bureau de l'Assemblée des représentant du peuple (Parlement tunisien).