Dernière mise à jour à 13h28 le 25/07
La situation sécuritaire reste instable dans le Sahel et dans le bassin du lac Tchad, a déploré mercredi Mohamed Ibn Chambas, l'envoyé de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, alertant le Conseil de sécurité sur l'augmentation "encore plus visible et significative" des attaques violentes directement liées à l'extrémisme violent dans la région.
Dans le Sahel, l'escalade de la violence et l'insécurité ont déclenché une crise humanitaire sans précédent laissant 5,1 millions de Burkinabés, Nigériens et Maliens dans le besoin, a déploré M. Chambas dans un communiqué publié sur le site de l'ONU.
La situation sécuritaire s'est rapidement détériorée ces six derniers mois au Burkina Faso qui a enregistré 226 incidents de sécurité. Le nombre de personnes déplacées par les violences dans le pays a été multiplié par cinq en six mois (47.000 en décembre 2018 contre 220.000 en juin 2019) et Ouagadougou compte aujourd'hui 25.000 réfugiés sur son territoire.
Face à cette escalade rapide, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé une intensification significative de la réponse des Nations Unies au Burkina Faso. "Un plan d'intervention humanitaire budgétisé à 100 millions de dollars a également été lancé et est actuellement révisé à la hausse pour répondre aux besoins croissants", a précisé l'envoyé de l'ONU.
Dans le bassin du lac Tchad, les attaques de groupes dissidents de Boko Haram continuent de menacer la paix et la stabilité de la région, a ajouté M. Chambas. 30 attaques suicides y ont été enregistrés durant la première moitié de l'année 2019 grace aux efforts de la Force multinationale, soit une réduction de 70% par rapport à l'année dernière.
Compte tenu de l'escalade rapide de la violence et des liens croissants dans la région entre terrorisme, crime organisé et affrontements intercommunautaires, les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont décidé d'organiser un sommet extraordinaire sur le terrorisme à Ouagadougou, prévu le 14 septembre, qui "représente une fenêtre d'opportunité unique pour harmoniser les dispositifs de sécurité fragmentés" selon M. Chambas.
Il a toutefois exhorté les gouvernements et leurs partenaires à redoubler d'efforts pour définir une approche concertée afin d'empêcher une nouvelle expansion de la menace terroriste et de favoriser l'appui à des mesures indispensables de stabilisation à moyen et long terme alignées sur la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel.