Dernière mise à jour à 09h58 le 05/06
Le produit intérieur brut d'Afrique du Sud est ressorti en contraction de 3,2% au premier trimestre 2019, ce qui représente le plus fort recul trimestriel de ce pays depuis près de dix ans, a indiqué mardi l'institut Statistics South Africa.
Le statisticien général Risenga Maluleke a fait savoir que sept des principaux secteurs d'activité du pays avaient contribué à ce recul.
Le secteur minier a enregistré son troisième taux de croissance négatif d'affilée. "La baisse de la production de diamant, de minerai de fer et de charbon s'est traduite par un repli de 10,8% de ce secteur. Il s'agit du plus gros recul du secteur minier depuis 2016", a dit M. Maluleke.
La production agricole a reculé de 13,2%, et celle de l'industrie manufacturière de 8,8%.
Le dernier recul économique massif de l'Afrique du Sud remonte à 2009 quand l'économie du pays, mise à mal par la crise financière mondiale, avait baissé de 6,1%.
Jannie Rossouw, directeur de l'école de sciences économiques et des affaires à l'Université de Witwatersrand, estime que les problèmes énergétiques de l'Afrique du Sud jouent un r?le dans ce recul de la croissance.
"Cette contraction était à attendre considérant les délestages d'Eskom qui ont fait tant de mal à l'économie. Ces secteurs ne peuvent progresser sans un approvisionnement stable en électricité. Les problèmes énergétiques doivent être réglés", a-t-il dit.
Les projections de taux de croissance pour l'ensemble de l'année 2019 se situent actuellement à 1,3%, mais M. Rossouw estime que ce chiffre devrait être révisé.
"Une faible croissance a des conséquences sérieuses pour la situation budgétaire car le budget a été établi sur l'hypothèse que l'économie enregistrerait un certain niveau de croissance. Le Trésor national va devoir réviser ses projections de croissance", a-t-il ajouté.