Dernière mise à jour à 09h32 le 03/06
L'élection présidentielle prévue le 4 juillet prochain en Algérie a été annulée pour défaut de candidats, a annoncé dimanche dans un communiqué le Conseil constitutionnel.
"Le Conseil constitutionnel, réuni les 26 et 29 mai et 1er juin 2019, à l'effet de délibérer sur les dossiers de candidatures pour l'élection du président de la République prévu le 4 juillet 2019, s'est prononcé par le rejet des deux dossiers de candidature déposés auprès de lui", déclarant ainsi "l'impossibilité de tenir l'élection (..) et la réorganisation de celle-ci de nouveau".
En réalité, ce scénario était prévisible, selon des observateurs algériens.
Dès le départ, la course pour l'élection du 4 juillet a été lancée sans qu'aucun parti d'envergure, qu'il soit au pouvoir ou d'opposition, ou personnalité politique connue n'y prenne part.
L'absence des grandes formations politiques de la prochaine échéance est motivée par la grande contestation populaire qui rythme le pays depuis le 22 février et qui exige par ailleurs le report de ce rendez-vous électoral étant donné qu'il est "impossible politiquement et techniquement" de l'organiser dans un contexte d'instabilité politique.
Le 20 mai dernier, le chef d'état-major de l'armée algérienne, vice-ministre de la Défense nationale, le général Ahmed Ga?d Salah, a déclaré, contre vents et marées, que l'élection présidentielle serait maintenue afin de "mettre un terme à tous ceux qui tentent de faire perdurer cette crise".
Le 2 avril, l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, sous la pression de la rue, avait annoncé sa démission et annulé la présidentielle initialement prévue pour le 18 avril.
Moins d'une semaine plus tard, le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, a été désigné, selon la Constitution algérienne, chef de l'Etat par intérim. Ce dernier a appelé à l'organisation d'une élection présidentielle dans un délai de trois mois.
Pour le moment, explique le communiqué, "Il revient au Chef de l'Etat de convoquer de nouveau le corps électoral et de parachever le processus électoral jusqu'à l'élection du président de la République et la prestation du serment constitutionnel".