Dernière mise à jour à 08h32 le 17/01
Une grève générale pourra quand même avoir lieu jeudi en Tunisie malgré une brève réunion mercredi entre le chef du gouvernement Youssef Chahed et le chef de la centrale ouvrière UGTT (Union générale tunisienne du travail), Noureddine Taboubi.
A partir de ce mercredi à minuit, plus d'un million d'employés du secteur public et de la fonction publique ne répondront pas présents à leurs postes de travail sur instruction de leur puissante centrale syndicale (UGTT) qui réclame depuis le 24 novembre dernier des augmentations de salaires comme étant le cas pour le secteur privé.
En effet, "la réunion entre Youssef Chahed et Noureddine Taboubi, ce mercredi, n'a duré que trois minutes, exactement", a dit Sami Tahri, secrétaire général adjoint de l'UGTT, lors d'un point de presse au siège de la centrale ouvrière à Tunis.
M. Tahri a regretté que "cette brève réunion soit informelle et dépourvue de toute signification possible puisque les deux hommes n'ont abordé ni l'avancement des négociations ni un éventuel report de la grève générale".
Pour rappel, la date de cette grève générale du 17 janvier avait été programmée depuis le 24 novembre dernier dans l'espoir de trouver, entre temps, un terrain d'entente entre l'UGTT et le gouvernement concernant les augmentations salariales dans la fonction publique similaire à l'arrangement trouvé pour le secteur privé, auparavant.
Selon M. Tahri, le gouvernement de Youssef Chahed avait proposé une augmentation de 180 dinars (environ 60,4 dollars) répartis sur deux tranches dont la première (70 dinars) aurait d? être versée à partir de décembre 2018 alors que la seconde (110 dinars) à partir de janvier 2020.
Une proposition rejetée, catégoriquement, par l'UGTT, indiquant notamment que le gouvernement envisageait d'exécuter ces augmentations ne pas à partir de la masse salariale mais plut?t au titre d'un imp?t.
L'officialisation de cette grève générale sur tout le territoire tunisien a semé la panique aussi bien au sein de la population tunisienne qu'auprès de la classe politique et les composantes de la société civile en raison des répercussions qu'elle pourrait engendrer et de la facture que le pays devrait payer, sur les plans économique et financier.
Dans ce sens, la compagnie aérienne Tunisair, pour ne citer qu'un exemple, a annoncé qu'elle offrira à sa clientèle la faveur de changer les horaires de leurs vols programmés pour jeudi, à titre gratuit, sur un intervalle d'une semaine.
Pour Ajmi Lourimi, député du parti islamiste Ennahdha (Renaissance, principal allié au pouvoir et majoritaire au Parlement), "le r?le du président de la République, Béji Ca?d Essebsi est primordial dans pareille situation (...) M. Essebsi pourrait sauver ce qui reste à sauver".