Dernière mise à jour à 09h01 le 15/03
La présidente de la République de Maurice, Mme Ameenah Gurib-Fakim, a annoncé mercredi qu'elle ne comptait pas démissionner de ses fonctions.
Dans un communiqué émis par son bureau ce mercredi, Mme Ammenah Gurib-Fakim a déclaré qu'elle entreprendrait les actions légales nécessaires pour se défendre contre la campagne "d'allégations et d'attaques dont elle fait l'objet depuis plusieurs semaines".
Cette déclaration est un rebondissement dans la crise qui secoue le sommet de l'état mauricien depuis plus d'une semaine. Le Premier ministre, Pravind Kumar Jugnauth, avait annoncé jeudi dernier que la présidente allait soumettre sa démission après les célébrations marquant les 50 ans de l'indépendance du pays le 12 mars.
L'affaire remonte au 28 février dernier quand le journal mauricien L'Express a publié en une un reportage intitulé "Les folles dépenses de Madame la présidente". Le journal a révélé que Mme Ameenah Gurib-Fakim avait obtenu en mai 2016 deux cartes de crédit en sa faveur en tant que vice-présidente de la fondation Planet Earth Institute (PEI) dont le président est l'homme d'affaires angolais Alvaro de Oliveira Madaleno Sobrinho. Chaque carte avec une limite de 1 million de roupies (31.250 dollars) vise à encourir les frais de dépenses liées à la promotion de la PEI.
Toutefois, les cartes, selon le journal, auraient été utilisées pour des achats d'articles de luxe dans des boutiques hors taxes à Duba? et à Maurice et dans une boutique de mode en Italie. L'Express a publié des récépissés des dépenses pour appuyer ses allégations. Le reportage a suscité un polémique et l'opposition a demandé la démission de la présidente.
Dans son communiqué, Mme Ameenah Gurib-Fakim indique être prête à jurer un affidavit pour dire qu'elle n'a bénéficié d'aucun "revenu, salaire, cadeau ou faveur" de la part de la fondation Planet Earth Institute durant sa présidence. La présidente de la République ajoute qu'elle a utilisé la carte de Planet Earth Institute "par inadvertance", et a remboursé les 27.000 dollars qu'elle avait dépensés avec cette carte, il y a un an de cela.
Mercredi après-midi, le Premier ministre n'a pas encore réagi à la déclaration de la présidente de la République. Des sources de son bureau indiquent qu'il travaillait sur ce dossier.
Selon un juriste, dans ce cas, si le Premier ministre veut toujours la démission de la présidente, le seul moyen d'éloigner la présidente est d'instituer les procédures pour sa destitution. Le gouvernement pourrait entre-temps, avec un vote du Parlement, obtenir sa suspension.