Dernière mise à jour à 09h28 le 06/03
Nommées vendredi, une dizaine de personnalités ont pris fonction lundi comme ministres, ministres délégués et secrétaires d'Etat au sein du gouvernement au Cameroun, appelé à accélérer les efforts cette année pour faire redécoller l'économie nationale et ?uvrer à la tenue d'une série d'élections dont la présidentielle et un retour au calme dans les régions anglophones.
Avec peu de changements, le remaniement ministériel survenu vendredi est le troisième effectué par le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, depuis sa réélection au terme du scrutin présidentiel tenu en octobre 2011, et le quatrième depuis la nomination de Philemon Yang, ex-secrétaire général adjoint de la présidence de la République, au poste de Premier ministre, en 2009.
Le nouveau mandat de sept ans du chef de l'Etat arrivant à son terme, la tenue d'une nouvelle élection présidentielle au mois d'octobre tient en haleine dans le pays. Responsabilité principale d'Elections Cameroon (ELECAM), l'organe électoral, cette tache associe aussi pour son déroulement la compétence du ministère de l'Administration territoriale.
Ex-ministre chargé de mission à la présidence de la République, Paul Atanga Nji, par ailleurs secrétaire permanent du Conseil national de sécurité présidé par le président Paul Biya lui-même, est le titulaire de ce portefeuille dans la nouvelle équipe gouvernementale, qu'il intègre pour la première fois, mais sans cumul avec les activités dédiées à décentralisation.
Un nouveau ministère a été créé pour remplir cette mission. A sa tête, Georges Elanga Obam, ex-conseiller technique dans les services du Premier ministre et coordonnateur du comité technique chargé du suivi de la mise en mise du plan d'urgence triennal pour l'accélération de la croissance, lancé en 2014.
En installant chacun des deux nouveaux ministres dans leurs fonctions respectives lundi, le Premier ministre, Philemon Yang, leur a prescrit de travailler avec ardeur en vue de l'atteinte des objectifs fixés par le chef de l'Etat, dans les domaines d'activités à eux confiés.
Au ministère de l'Eau et de l'Energie, cette prescription consiste pour Gaston Eloundou Essomba, précédemment directeur général de la Société camerounaise des dép?ts pétroliers (SCDP), à ?uvrer à l'amélioration de l'accès des populations camerounaises à l'eau et à l'électricité.
Ex-journaliste de Cameroon Radio Television (CRTV), l'office de radiodiffusion et télévision public, auparavant directeur adjoint du cabinet civil de la présidence de la République, Joseph Le est appelé à faire prévaloir la sérénité au sein du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative.
Au ministère des Enseignements secondaires, Nalova Yonga Paulina Egbe, ex-vice chancelor (recteur) de l'Université de Buea (Sud-Ouest) et présidente du conseil d'administration de l'H?pital général de Douala, devra veiller au renforcement de l'efficacité et de la crédibilité du système scolaire nationale grace à l'harmonisation du sous-système francophone et son pendant anglophone.
Issu du secteur privé, son prédécesseur, Jean Ernest Massena Ngallé Bibehe, a été envoyé à servir au ministère des Transports, où la mise en service du port en eau profonde de Kribi (Sud) depuis vendredi devra constituer l'une de ses principales priorités, avec l'assainissement du transport routier émaillé de nombreux accidents meurtriers qui suscitent sans cesse l'indignation.
Nommé à sept mois de la future élection présidentielle, le nouveau gouvernement qui conserve l'essentiel de ses membres, au nombre de soixante-cinq, appara?t comme un cabinet de mission au cours de cette année charnière, surtout pour la préparation de ce scrutin pour lequel les partisans du président Paul Biya multiplient les appels à la candidature en sa faveur.
Il survient aussi dans un contexte où l'économie camerounaise traverse une période difficile à cause de l'effondrement des prix du pétrole et les crises sécuritaires dues aux attaques de Boko Haram dans l'Extrême-Nord aux tensions sécessionnistes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les deux régions anglophones du pays.
Sous ajustement structurel du Fonds monétaire international (FMI), le Cameroun s'est fixé l'objectif d'un taux de croissance économique de l'ordre de 4,2% cette année puis l'année prochaine, après avoir chuté à 3,7% en 2017, contre 4,5% en 2016 et 5,9% en 2014 et 2015, selon les estimations.
Pour relever ce défi, l'ex-dirigeant de banque privé Alamine Ousmane Mey et l'ex-secrétaire général des services du Premier ministre Louis Paul Motaze se sont vu permuter leurs portefeuilles respectifs des Finances et de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire.
Ils sont secondés comme ministres délégués par Paul Tasong, pour le premier, et Abdoulaye Yaouba (qui occupait le même poste au ministère de l'Economie), pour le second, deux des trois personnalités nommées à cette fonction, avec Felix Mbayu, chargé de la Coopération avec le Commonwealth auprès du ministre des Relations extérieures.
Pour les défis sécuritaires, le nouveau secrétaire d'Etat à la Défense chargé de la gendarmerie Yves Galax Landry Etoga a été installé dans ses fonctions par Joseph Beti Assomo, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, avec pour principale recommandation de mobiliser les troupes afin de faire baisser les tensions observées ?à et là dans le pays.
Autre secrétaire d'Etat dans ce gouvernement, Armand Ndjodom, auparavant secrétaire général du ministère des Postes et Télécommunications, est chargé des routes auprès du ministre des Travaux publics, un secteur en pleine effervescence en raison d'un nombre considérable de chantiers d'infrastructures en cours de réalisation par le gouvernement.