Dernière mise à jour à 09h46 le 13/02
Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) se dit particulièrement préoccupé par le nombre important d'enfants qui sont utilisés comme combattants, porteurs, espions, cuisiniers ou esclaves sexuels au sein des groupes armés et des milices au centre et à l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans son communiqué publié ce lundi à Kinshasa à l'occasion de la Journée internationale des enfants soldats, l'UNICEF a appelé l'ensemble des groupes armés et des milices à mettre fin à l'utilisation d'enfants dans les conflits.
Selon le communiqué, il n'existe pas de données précises au sujet du nombre d'enfants utilisés comme soldats en RDC. L'UNICEF et ses partenaires estiment que dans la seule région du Kasa?, entre 5.000 et 10.000 enfants ont été associés aux milices.
"Les enfants qui sont sortis des milices et que nous prenons en charge nous racontent les horreurs de la violence et la guerre. Ces enfants ont été témoins de tueries. Nombreux d'entre eux ont été obligés de tuer eux-mêmes. Leur enfance leur a été volée", souligne Tajudeen Oyewale, représentant de l'UNICEF en RDC.
A en croire cette agence de l'ONU, l'utilisation des enfants ne se limite pas à la région du Kasa?. Elle estime que dans les provinces du Tanganyika et du Sud-Kivu, où la violence fait rage depuis plusieurs mois, plus de 3.000 enfants seraient aujourd'hui utilisés au sein des milices.
Le phénomène d'enfants soldats reste également très répandu dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, où les groupes armés sont de plus en plus nombreux.
En 2017, l'ONU a facilité la sortie des groupes armés et la prise en charge de plus de 3.000 enfants à l'est du pays et près de 1.000 enfants dans la région du Kasa?. Mais les fonds manquent pour prendre en charge tous les enfants sortis des groupes armés et des milices.
Actuellement l'UNICEF a besoin de 11,5 millions de dollars américains en 2018 pour la prise en charge des enfants sortis des milices et groupes armés et pour leur réintégration dans la communauté, sans quoi entre autres près de 5.000 enfants ne pourront pas être assistés et deux centres de transit et d'orientation devront fermer leurs portes.