Dernière mise à jour à 08h46 le 07/11
Les partisans du président camerounais Paul Biya commémorent lundi le 35e anniversaire de son accession au pouvoir après la démission de son prédécesseur Ahmadou Ahidjo en 1982, lan?ant des appels lors de multiples meetings organisés à travers le pays sans sa présence, pour qu'il se représente lors de l'élection présidentielle censée se tenir fin 2018.
L'un des dirigeants détenant le record de la longévité au pouvoir en Afrique, le chef de l'Etat camerounais, 84 ans, conserve sa cote d'amour auprès des militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti qu'il avait créé en 1985, trois ans après avoir succédé à la tête du pays Ahmadou Ahidjo, le premier président depuis l'indépendance du Cameroun en 1960, démissionnaire.
Cet événement, porté par un programme politique sous l'appellation du Renouveau pour marquer une rupture avec l'ancien régime, donne lieu à une série d'activités le 6 novembre de chaque année, une tradition respectée lundi, où une myriade de meetings était organisée dans tout le pays.
Y compris les deux régions anglophones en crise, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, puis l'Extrême-Nord, en proie aux attaques de la secte islamiste nigériane Boko Haram, aucune des dix régions camerounaises n'a été laissée en marge de ces festivités, autour desquelles s'activait comme à l'accoutumée une grande majorité de l'élite administrative, affiliée à ce parti.
Ces manifestations servaient surtout à faire étalage par le RDPC, détenteur de la majorité des 180 sièges de députés de l'Assemblée nationale et des 100 sièges de membres du Sénat, la Chambre basse et la Chambres haute du Parlement, de sa domination de la scène politique camerounaise, face à une opposition en perte de vitesse continue.
Dans certaines régions, la fête a même été lancée le week-end. Elle était accompagnée par des appels à une nouvelle candidature du président de la République lors de la prochaine élection présidentielle devant avoir lieu en octobre 2018, en cas de respect du calendrier électoral qui prévoit sa tenue sept ans après la précédente organisée en 2011.
Trente-cinq ans après son accession à la magistrature, une question se pose en effet : Paul Biya va-t-il briguer un nouveau mandat ? Alors que ses adversaires réclament avec insistance l'alternance, l'intéressé semble se plaire à entretenir le mystère au sujet de ses intentions.
L'élection de 2018 est "certaine et mais encore lointaine", avait-il cependant déclaré avec un propos ambigu, en réponse à une question d'un journaliste fran?ais lors d'une visite de Fran?ois Hollande, l'ex-président fran?ais, en 2015 à Yaoundé.
Face à son homologue fran?ais, le chef de l'Etat camerounais n'avait toutefois pas manqué de vanter sa longévité au pouvoir. "Ne dure pas au pouvoir qui veut, mais qui peut", a-t-il lancé.
Dans la perspective de la future élection présidentielle, la scène politique camerounaise a commencé à s'animer avec une série de déclarations de candidature, dont celle de l'ex-batonnier de l'ordre des avocats Akere Muna, une figure emblématique de la société civile, annoncée en octobre.
A un an de l'échéance, cette agitation semble présager une bataille apre pour la conquête du Palais de l'Unité, le siège du pouvoir au Cameroun.