Dernière mise à jour à 11h18 le 15/10
Les forces de défense et de sécurité ne cederont sur rien pour défendre le Cameroun contre toute agression et en particulier dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, théatre depuis un an de fortes tensions amplifiées par de graves violences qualifiées d'"insurrection" suite à une menace de sécession le 1er octobre, avertissent les autorités camerounaises.
Près de deux semaines après de violents heurts ayant opposé les forces gouvernementales à des groupes de séparatistes en raison d'une déclaration symbolique d'indépendance de ces derniers dans les deux régions anglophones le 1er octobre, le ministre camerounais en charge de la Défense s'est rendu jeudi à Buea, dans le Sud-Ouest.
"L'Etat à travers les forces de défense et de sécurité veille à l'intégrité territoriale de l'ensemble du pays. Pour cela, aucun mètre carré du territoire n'a été abandonné par les forces. Il en sera ainsi jusqu'au bout", a déclaré à l'occasion Joseph Beti Assomo.
Selon les autorités, ces violences sont l'expression d'une insurrection ayant causé une dizaine de morts, selon le bilan officiel, un chiffre contesté par les ONG Amnesty International et Réseau pour la défense des droits de l'homme en Afrique centrale (REDDHAC), faisant état respectivement de 17 et plus d'une centaine de morts.
Les autorités évoquent aussi de nombreux dégats matériels dont la destruction d'édifices publics et de véhicules lors de ces manifestations par ailleurs marquées par des attaques violentes contre les forces de défense et de sécurité nationales, sans donner de détails.
"Nous avons une armée républicaine, des forces de défense et de sécurité qui ont fait leur travail de fa?on responsable, sans perdre leur sang-froid", a en outre souligné le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, réfutant les accusations de recours à la force excessif dirigées contre ces forces.
"Je voudrais préciser qu'en dehors de l'évaluation des dégats matériels, il y a également des enquêtes précises qui ont été ouvertes par les autorités judiciaires sur le bilan de ces événements", a-t-il ajouté, au terme d'une longue réunion de plus de cinq heures sur la situation sécuritaire près de deux semaines après cette escalade de violences d'une ampleur inédite.
Depuis lors, un retour au calme apparent règne dans les deux régions qui représentent une partie réduite (environ 20%) de la superficie du Cameroun, alors que, parti le 14 septembre pour participer aux travaux de la 72ème Assemblée générale des Nations Unies à New York aux Etats-Unis, le chef de l'Etat, Paul Biya, n'est toujours pas revenu.