Dernière mise à jour à 10h24 le 20/10
La division des droits de l'Homme (DDH) de la mission onusienne en Centrafrique, MINUSCA, a clairement mis en cause l'Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) au sujet des exactions commises par leurs éléments dans les préfectures de la Haute-Kotto et de la Ouaka, selon un rapport publié mercredi.
Les violations et les abus signalés par la DDH incluent des meurtres, des blessures, des enlèvements, des viols, des expropriations et des destructions de propriétés, ainsi que des restrictions à la liberté de circulation.
Les statistiques de la DDH montrent, par ailleurs, que le nombre de personnes tuées dans les zones incriminées a plus que quadruplé, comparé aux chiffres de l'année dernière. Il ressort également du rapport que les groupes armés ont tué au moins 133 civils, 111 cas vérifiés sont attribués à l'UPC contre 22 à la coalition du FPRC.
Selon certaines allégations, au moins 293 civils supplémentaires auraient été tués durant la même période.
Le 21 novembre dernier, des affrontements entre des éléments de l'UPC d'Ali Darass et ceux de la coalition du FPRC d'Abdoulaye Hissène et Azore Kalithe, dont des anti-balaka, ont éclaté dans la ville centrafricaine de Bria (centre-nord), les deux groupes se disputant le contr?le de la région et de ses ressources naturelles.
Les combats et les attaques visant des civils, des casques bleus de la MINUSCA et des acteurs humanitaires se sont par la suite multipliés dans d'autres zones de la préfecture de la Haute-Kotto, ainsi que dans la préfecture de la Ouaka, notamment dans la ville de Bakala, à 60 kilomètres au nord-ouest de la ville de Bambari (centre). Cette localité a plusieurs fois changé de pouvoir, se retrouvant tant?t aux mains du FPRC, tant?t sous l'autorité de l'UPC. Les affrontements entre ces deux groupes ont été à l'origine du massacre de nombreux civils.
Outre les massacres, ces événements ont provoqué d'importants déplacements. A Bria seulement, au pic de la crise en novembre 2016, deux camps abritaient déjà 10.000 personnes déplacées.
Comme recommandations, le DDH propose au gouvernement et à la MINUSCA de lutter contre l'impunité, le désarmement des groupes armés, la promotion de la réconciliation intercommunautaire et la restauration de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire.
Le rapport de la division des droits de l'Homme de la MINUSCA est le résultat d'enquêtes, d'entretiens avec des victimes et témoins et de l'analyse de divers documents, couvrant la période allant du 21 novembre 2016 au 21 février 2017.