Dernière mise à jour à 08h44 le 11/09
Le président congolais et président du comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la crise libyenne, Dénis Sassou Nguesso, a demandé samedi à la communauté internationale de ne pas ignorer le point de vue du continent africain sur la résolution du confit qui déchire la Libye.
Il s'est ainsi exprimé lors d'un mini-sommet africain sur la situation en Libye qui s'est ouvert samedi à Kintélé, dans la banlieue nord de Brazzaville.
Pour une première fois, dans une même enceinte, des représentants des principales composantes de la crise libyenne, des membres du Comité de dialogue étaient réunis sous l'égide de l'UA.
"L'Union africaine et son comité n'ont pas d'agendas cachés en Libye, notre agenda est uniquement le retour de la paix et de la cohésion nationale, la défense de l'intégrité et de la souveraineté de ce pays", a déclaré M. Nguesso à l'ouverture de la quatrième réunion du comité de haut niveau de l'UA sur la recherche des solutions à la crise libyenne dans la capitale congolaise.
Le président congolais préside depuis novembre 2016 le Comité de haut niveau de l'UA sur la Libye qui réunit cinq chefs d'Etat africains élargi aux dirigeants de pays voisins de la Libye.
"Aussi demandons-nous à nos partenaires, à la communauté internationale tout court, de ne pas ignorer, comme en 2011, la voix de l'Afrique sur la question libyenne", a-t-il indiqué à cette occasion, avant de rappeler la profonde préoccupation de l'UA sur cette crise qui impacte une grande partie de l'Afrique.
Le président congolais a par ailleurs exhorté les délégations libyennes présentes à la réunion de Brazzaville, à tout mettre en ?uvre pour dépasser les clivages, à vaincre les égo?smes individuels et partisans, pour donner la priorité à la Libye car, a-t-il souligné, "l'aboutissement de nos efforts est largement tributaire de l'implication et de la détermination des Libyens eux-mêmes".
Intervenant à cette occasion, le représentent des Nations unies en Libye, Ghassam Salami, a invité la communauté internationale à agir à l'unissons et à conjuguer plus d'efforts afin de trouver une solution au conflit qui déchire ce pays depuis plus de six ans déjà.
"Il nous faut surtout agir à l'unisson dans un esprit de coordination et de compétition, dans une approche de complémentarité et non de l'unilatéralité, dans le souci premier d'aider nos amis libyens à se réconcilier et non à être définitivement divisés", a-t-il relevé, tout en appelant les uns et les autres à agir dans le cadre des résolutions des nations unies en référence aux accords politiques de décembre 2015.
De son coté, le président de la Commission de l'UA, Moussa Fakir Mahamat, a insisté sur la nécessité d'assurer une meilleure cohésion entre les acteurs internationaux dans la crise libyenne.
"Rien n'est plus nuisible à nos efforts de solution de la crise que la contrariété des agendas et des approches des intervenants. Je voudrais exprimer la forte opposition de l'Afrique à cette contrariété et ces dissonances des interventions", a-t-il fait savoir.
Les discussions de Brazzaville sont inspirées notamment par une feuille de route adoptée par les chefs d'Etat africains suite à la présentation, au mois de juillet dernier à Addis-Abeba en Ethiopie, d'un rapport d'étape du Comité sur la Libye. Elles devraient logiquement déboucher notamment sur la mise en place d'un programme précis sur la tenue de la réunion de réconciliation des acteurs libyens envisagée dans la capitale éthiopienne, siège de l'Union africaine.
Cette réunion conna?t la participation des présidents de l'Afrique du Sud, Jacob Zuma, du Niger, Mamadou Issoufou, de plusieurs délégations des pays membres du comité de l'UA et réunit tous les protagonistes à la crise libyenne, entre autres, le chef du gouvernement d'union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj, le représentant du maréchal Khalifa Haftar, les présidents du Conseil d'état et de l'Assemblée nationale ainsi que le chef du parlement élu, Aguila Salah Issa.
La Libye est déchirée par des conflits entre milices et deux autorités qui se disputent le pouvoir : d'un c?té, le fragile GNA, reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli, et de l'autre, une autorité qui exerce son pouvoir dans l'est du pays avec le soutien du maréchal Haftar.