Dernière mise à jour à 08h44 le 14/08
Le dirigeant de l'opposition kenyane, Raila Odinga, a appelé dimanche ses partisans à boycotter le travail lundi avant sa "grande annonce" prévue mardi.
M. Odinga, qui a rejeté les résultats présidentiels donnant le président sortant Uhuru Kenyatta vainqueur, publiés vendredi soir par la commission électorale indépendante, a également accusé le gouvernement d'orchestrer la brutalité policière dans les bastions de l'opposition.
"Demain (lundi), il n'y aura pas de travail parce que mardi, nous allons annoncer la voie à suivre. Je ne veux pas dire trop aujourd'hui, je vais parler mardi", a-t-il déclaré à ses partisans dans la bidonville de Kibera dans la capitale, qui a connu des violences post-électorales ces derniers jours.
"Alors que nous pleurons les Kenyans tués par les blocs de la mort mandatés par le Jubilee (parti au pouvoir), laissons observer demain (lundi) comme un jour de deuil pour les patriotes déchus", a-t-il déclaré.
M. Odinga, qui parlait pour la première fois depuis la publication des résultats de l'élection présidentielle, a déclaré que la brutalité policière sur les résidents de Kibera était inacceptable, notant que les policiers devraient traiter les résidents comme une partie du peuple kenyan, et non les tuer.
Le leader de l'opposition agé de 72 ans a déclaré qu'il avait prédit que les élections générales de 2017 seraient volées. "C'est exactement ce qui s'est passé mais nous n'avons pas encore fini", a-t-il affirmé.
La Commission indépendantes des élections et des frontières (IEBC) du Kenya a déclaré vendredi dernier le président sortant Uhuru Kenyatta gagnant du scrutin présidentiel organisé le 8 ao?t.
Des manifestations de colère ont éclaté dans les bastions de l'opposition dans des zones de Nairobi et Kisumu, alors que le dépouillement des votes était en cours. L'IEBC a déclaré que les élections étaient libres et équitables, une déclaration approuvée par ailleurs par des missions d'observation étrangère, y compris celle de l'Union africaine.
L'opposition a déclaré que plus de 100 de ses partisans ont été tués dans les violences post-électorales au cours des deux derniers jours, alors que la Commision des droits de l'homme a fait un bilan de 24 morts. La police a rejeté ces chiffres en disant que seuls six criminels ont été tués.