Les dirigeants d'opposition kenyans ont réclamé jeudi la déclaration des résultats finaux de l'élection présidentielle, affirmant que leur candidat, Raila Odinga, est sorti vainqueur des élections de mardi dernier face au président sortant Uhuru Kenyatta.

Musalia Mudavadi, directeur de campagne de la Super alliance nationale (NASA), a rapporté que les résultats présentés sur les serveurs internes de la Commission indépendante des élections et des frontières (IEBC) montraient une victoire de M. Odinga aux élections, par 8,04 millions de voix contre 7,75 millions de voix pour M. Kenyatta.

"Nous exigeons que l'IEBC déclare M. Odinga président d?ment élu. Nous publions les résultats bruts tels qu'ils apparaissent sur les serveurs de l'IEBC", a déclaré M. Mudavadi aux journalistes à Nairobi.

Le responsable de la NASA a indiqué avoir obtenu ces résultats d'une source confidentielle au sein de l'organe électoral, dans un contexte d'inquiétudes sur de possibles contestations dégénérant en violences, et il a affirmé que telle n'était pas l'intention de son parti.

Les résultats de l'IEBC affichés sur son écran montrent une avance de Kenyatta par 8,05 millions de voix, soit environ 54% des scrutins, contre 6,6 millions de voix (44%) pour M. Odinga.

Lors d'une conférence de presse avec le candidat de la NASA, Raila Odinga, M. Mudavadi a indiqué que la direction de la coalition avait rencontré le président de l'IEBC, Wafula Chebukati, et présenté une lettre de réclamation, exigeant que la commission déclare M. Odinga président désigné avec son colistier Kalonzo Musyoka comme vice-président.

Il a ainsi exigé que l'organe électoral cesse immédiatement d'afficher les résultats non vérifiés et non authentifiés actuels, et permette aux partis politiques de télécharger tous les formulaires 34A et 34B pour leur permettre de les vérifier rapidement.

"Il est pratiquement impossible pour les partis politiques de vérifier la totalité de ces 41.000 documents avec les deux seuls terminaux que l'IEBC leur fournit", indique cette lettre à la présidence de l'IEBC.

"Nous ne prétendons pas faire le travail de l'IEBC à sa place mais les chiffres publiés par l'IEBC présentent des anomalies. à ce stade nous avons déclaré notre position. Nous avons indiqué les faits que nous connaissons. Nous mettons en doute le processus de vérification à Bomas".

Auparavant, la coalition d'opposition avait déclaré que les serveurs de la commission avaient été piratés et les résultats modifiés pour afficher une victoire de M. Kenyatta.