L'agence de notation internationale Fitch a confirmé jeudi la note de crédit à long terme en devise locale et étrangère de l'Afrique du Sud avec une perspective stable.

Dans un communiqué, Fitch a souligné les points forts du crédit du pays, avec ses marchés des capitaux locaux approfondis, la structure favorable de sa dette publique et son historique de politique budgétaire et monétaire prudente.

Toutefois, la note de l'Afrique du Sud reste pénalisée par son faible potentiel de croissance économique, ses passifs éventuels élevés, et la dégradation de la gouvernance des entreprises publiques.

"Le remaniement du gouvernement en mars 2017, qui a provoqué la baisse de note de l'Afrique du Sud (dans la catégorie spéculative ou "Junk") risque de saper la gouvernance des entreprises publiques, d'affaiblir la consolidation budgétaire et de réduire les investissements du secteur privé en conséquence de la baisse de confiance des entreprises", a indiqué l'agence.

"Les efforts pour améliorer le cadre de gouvernance se poursuivront, cependant les décisions de mise en ?uvre, concernant par exemple la rémunération des cadres dirigeants des entreprises publiques, freineront ces efforts et pourraient affaiblir la situation financière de ces entreprises et augmenter les passifs éventuels pour le gouvernement", selon Fitch.

La rhétorique récente sur une "transformation socio-économique radicale" du président Jacob Zuma et des hauts responsables du gouvernement "n'implique pas un changement de politique fondamental".

En réaction à la décision de Fitch, le ministère sud-africain des Finances a déclaré que cette issue démontrait que les Sud-Africains doivent continuer d'agir à l'unisson, en particulier dans ces temps difficiles, et de travailler encore plus dur pour que le pays puisse retrouver son statut "Investment Grade".

Le ministère a exprimé sa gratitude à toutes les parties prenantes qui ont participé aux réunions avec l'agence de notation, et contribué à éviter une baisse encore plus forte de la note du pays.

"Néanmoins, le gouvernement souligne que la consolidation budgétaire reste fermement sur sa trajectoire et que les efforts du gouvernement restent concentrés sur l'amélioration de la trajectoire de croissance et des politiques per?ues", a déclaré le ministère.

Le ministre des Finances sud-africain, Malusi Gigaba, se consacre actuellement à rouvrir le dialogue avec le secteur privé pour s'assurer que le travail commun du gouvernement, des entreprises, de la main d'?uvre et de la société civile se poursuit, et que les engagements pris jusqu'à présent soient remplis, a indiqué le ministère dans un communiqué.

Le gouvernement et le Congrès national africain (ANC, parti au pouvoir) sont fermement déterminés à renforcer la confiance des entreprises et des investisseurs dans l'Afrique du Sud, a indiqué le ministère.

Le premier souci du gouvernement est de tenir l'objectif de long terme de croissance partagée, a indiqué le ministère.

Accélérer la mise en ?uvre des réformes structurelles sur la croissance et répondre aux problèmes financiers et de gouvernance de certaines entreprises publiques sont les priorités à court terme, selon le ministère.

"Davantage de travail nous attend et de ce fait le Plan de développement national, en tant que politique de niveau supérieur du gouvernement, continuera de déterminer les décisions visant à réaliser une croissance partagée et à éradiquer les défis socio-économiques perturbateurs du ch?mage, de la pauvreté et de l'inégalité", a déclaré le ministère.

Le rand, devise sud-africaine, a réagi positivement à ces nouvelles. à 13h12, le rand se négociait face au dollar des états-Unis à un cours de 13,02/1, après être brièvement remonté jusqu'à 12,99/1 suite à l'annonce de Fitch.