Dernière mise à jour à 10h54 le 20/05
Le président rwandais Paul Kagame a déclaré qu'il était temps pour les Rwandais de commencer à penser à la vie politique après lui.
Les affirmations de certains hommes politiques comme quoi il est impossible de succéder au président rwandais tant que ce dernier sera encore en vie sont injustifiées, a déclaré vendredi M. Kagame, cité par le journal rwandais The News Times.
M. Kagame sera candidat à l'élection présidentielle du 4 ao?t, après amendement de la constitution lui permettant un autre mandat.
Interrogé par le magazine fran?ais Jeune Afrique sur la possibilité que le prochain mandat de sept ans soit son dernier, M. Kagame a répondu : "Oui, je le pense".
"Et il est probable que je clarifie ce point lorsque nous commencerons la campagne électorale. Il y a une sorte de contrat entre moi, d'une part, le parti du Front Patriotique Rwandais et les Rwandais, d'autre part. Ils voulaient, au travers du référendum constitutionnel de décembre 2015, que je poursuive mon travail, ce que j'ai accepté. Mais le temps est venu de leur dire qu'ils doivent penser à l'après-moi", a-t-il poursuivi.
M. Kagame a souligné que ce que son gouvernement a construit est irréversible et durera, avec ou sans lui.
"Tout comme notre économie, nos institutions et nos capacités, notre société avance sur un chemin dynamique. Même si les Rwandais veulent que je continue de diriger pendant quelques temps, ce dynamisme ne cessera pas avec mon départ", a-t-il expliqué.
Concernant les relations mitigées entre le Rwanda et la France, M. Kagame a déclaré que l'attitude de la France vis-à-vis du Rwanda ne changera pas si l'attitude de la France à l'égard de l'Afrique reste la même.
"Nous espérons quelque chose de nouveau du président Macron, une nouvelle dynamique et un vrai changement par rapport aux décennies de confusion. 33 ans de politiques négatives à l'égard du Rwanda et 60 ans de politiques stagnantes concernant l'Afrique dont les Africains n'ont jamais bénéficié, voilà ce qui devrait être mis sur la table", a-t-il ajouté.