Dernière mise à jour à 08h34 le 14/02
Six journalistes ivoiriens interpellés dimanche par la gendarmerie pour divulgation de "fausses informations" suite à la mutinerie des Forces spéciales à Adiaké (sud-est, 100 km d'Abidjan) étaient détenus lundi dans un camp d'Abidjan où ils sont entendus, soulevant une condamnation unanime des organisations et associations des médias de C?te d'Ivoire.
Le procureur de la République, Richard Adou, a dénoncé lundi dans un communiqué "certains organes de presse (qui) divulguent de fausses informations de nature à inciter les soldats à la révolte".
Le procureur de la République a nommément cité les publications de samedi des quotidiens Soir Info (indépendant), Le Temps (opposition), Notre Voie (opposition) et L'Inter (indépendant) qui ont révélé que le gouvernement a accordé une prime de 17 millions FCFA à chaque élément des Forces spéciales pour mettre fin à leur mutinerie.
Les directeurs de publication et les journalistes auteurs des articles incriminés ont été "interpellés" et "leurs auditions se poursuivent afin de situer les responsabilités".
Au total six journalistes sont détenus dans le plus grand camp de gendarmerie d'Abidjan.
A en croire le procureur de la République, les articles en cause tombent sous le coup de la loi sur le régime de la presse qui réprime "la diffusion de fausses nouvelles, les incitations de militaires à l'insoumission et à la rébellion, les atteintes à l'autorité de l'Etat et la publication d'informations fausses se rapportant au secret de la défense et à la s?reté de l'Etat".
Dans une déclaration commune lundi à Abidjan, une quinzaine d'organisations des médias a condamné "avec force" l'arrestation et la détention des six journalistes et exigé leur "libération immédiate".
De son c?té, le Syndicat national de la presse privée de C?te d'Ivoire (Synappci), a estimé que les informations relatives aux accords intervenus entre les soldats des Forces spéciales et le gouvernement "ne peuvent, en aucun cas, être assimilées à une incitation à la révolte".
Le syndicat marque "son indignation et sa profonde déception" face à ces "attitudes et pratiques proprement illégales visant à humilier les journalistes en C?te d'Ivoire", et "exige la libération immédiate et sans conditions" des journalistes "illégalement" détenus.