Le président sud-soudanais Salva Kiir a ordonné lundi à son ministre de la Défense et au chef de l'armée d'exécuter publiquement les membres de l'armée qui seraient reconnu coupables de viols de femmes et de jeunes filles.

S'exprimant à l'occasion d'une fête religieuse dans la ville de Yei, dans le sud-ouest de Juba, la capitale du pays, M. Kiir a déclaré que les membres des forces de sécurité reconnus coupables de viol seraient sévèrement punis.

"Si un soldat viole une femme ou une jeune fille, la sanction est de lui tirer une balle dans la tête en public", a indiqué M. Kiir dans un discours diffusé en direct sur les stations de radio et de télévision publiques.

Le dirigeant sud-soudanais a reconnu que cette décision pourrait susciter les critiques des défenseurs des droits de l'Homme, mais qu'elle visait à restaurer la stabilité dans ce pays d'Afrique de l'Est.

"Les gens ont des yeux et des oreilles. S'ils voient et s'ils entendent que les violeurs et les criminels sont punis de mort, ils cesseront de commettre de tels actes", a expliqué M. Kiir.

Le dirigeant a appelé la communauté de Yei à mettre fin aux violences et à soutenir son initiative pour le dialogue national, déclarée l'année dernière avec pour objectif de mettre fin aux déplacements de masse et aux violences qui frappent actuellement toute la région auparavant paisible d'Equatoria.

Les Nations unies ont accusé à plusieurs reprises les forces gouvernementales sud-soudanaises tout comme les forces d'opposition de commettre des violences sexuelles et des viols sur des femmes et des jeunes filles.

La Mission de l'ONU au Soudan du Sud (UNMISS) a rapporté l'année dernière avoir répertorié au moins 172 cas de violences sexuelles à Juba depuis la reprise des combats en juillet 2016.