Dernière mise à jour à 11h07 le 07/10
Gouvernement, partis politiques de la Majorité et des associations de la société civile congolaise multiplient, depuis un certain temps, des appels pour un retour au calme et la fin des violences dans le département du Pool (sud) où les milices ninjas de Frédéric Bintsamou alias "Pasteur Ntoumi" commettent des exactions sur les populations civiles et attaques contre les positions militaires.
Premier à monter au créneau, le gouvernement dont la force publique constitue la première cible des milices ninjas, ne cesse de tirer sur la sonnette d'alarme annon?ant, par la même occasion, l'ouverture d'une information pénale contre M. Bintsamou et ses miliciens, auteurs des graves atrocités commises dans ce département.
De leur c?té, réunis en assemblée générale, le 5 octobre à Brazzaville, les partis politiques et associations membres de la Majorité Présidentielle ont condamné les auteurs de ces actes et lancé un appel à la fin des violences dans cette partie du pays.
"Nous demandons au gouvernement de prendre toutes les mesures idoines, pour ramener la sécurité et la paix dans le Pool, notamment en accélérant les procédures judiciaires engagées contre le sieur Ntoumi et sa bande", précise une déclaration de la majorité présidentielle.
Se disant elle aussi préoccupée par la situation qui prévaut dans le Pool, l'?il du peuple, une plateforme de la société civile a appelé le gouvernement à ne ménager aucun effort pour la restauration, sans délai, de la paix dans l'ensemble des localités du Pool afin, dit-elle, de permettre aux populations de vaquer libre à leurs occupations.
Par ailleurs, au cours des rencontres avec des diplomates accrédités au Congo ainsi que des représentants des agences des Nations-Unies, le gouvernement a sensibilisé la communauté internationale sur la situation dans ce département.
Il a, par la même occasion rassuré les diplomates de sa disposition à faire respecter le droit humanitaire, question de garantir la sécurité et la paix à l'ensemble des populations du Congo.
Face à la flambée des violences, le gouvernement étudie les mesures nécessaires à prendre pour venir en aide à ces personnes qui se trouvent cantonnées à Kinkala (chef-lieu du Pool), dans la Bouenza, région voisine du Pool et même à Brazzaville.
Selon une première évaluation, plusieurs villages et localités du Pool ont été vidées de leurs populations, y compris les élèves qui n'ont retrouvé le chemin de l'école dont la rentrée scolaire a eu lieu le 3 octobre.
L'OPPOSITION REFUSE DE CAUTIONNER
Si le gouvernement et la majorité présidentielle ainsi qu'une plateforme de la société civile lèvent la voix pour condamner les violences perpétrées par les Ninjas dans le Pool, l'opposition radicale incarnée par l'IDC-Frocad a quant à elle refusé de cautionner la situation dans ce département.
Au cours d'une conférence de presse tenue mercredi 4 octobre sur la question, les ténors de cette plateforme ont estimé que "la situation du Pool est l'arbre qui cache la forêt", estimant que la crise dans le Pool est "l'expression d'une crise politique nationale qui plonge ses racines dans le coup d'Etat anticonstitutionnel consécutif au changement de la constitution et le Hold-up électoral du 20 mars dernier".
"La solution durable à cette perversion du jeu démocratique et publique ne peut être que politique et non militaire ni judiciaire", peut-on lire dans une déclaration de l'IDF-Frocad.
"C'est ce qui justifie notre appel pressant au dialogue politique inclusif. Nous ne le redirons jamais assez", souligne cette plateforme tout en rappelant son préalable qui consiste à mettre en place un cadre paritaire préparatoire devant en fixer l'ordre du jour et le mode opératoire. Un avis partagé par Frédéric Bintsamou qui rend lui aussi le gouvernement responsable de cette situation.