Dernière mise à jour à 11h07 le 07/10
La Guinée-Conakry accueillera, vendredi, les protagonistes de la crise politique bissau-guinéenne qui, dans le cadre des propositions faite par la CEDEAO, vont tenter de s'entendre pour la formation d'un gouvernement consensuel et inclusif.
Cette initiative avait été lancée le 10 septembre par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui avait envoyé à Bissau une délégation dirigée par le président guinéen Alpha Condé.
En tant que médiateur, le président Condé va réunir autour de lui à Conakry, son homologue bissau-guinéen José Mario Vaz, le président de l'Assemblée nationale populaire (ANP), les leaders du Parti africain pour la Guinée Indépendance et du Cap-Vert (PAIGC), du Parti du Rénovation Sociale (PRS) et une délégation des députés frondeurs du PAIGC.
L'initiative de la Guinée-Conakry fait suite à la divergence dans l'interprétation de l'accord de la CEDEAO proposant la formation d'un gouvernement inclusif.
L'organisation ouest-africaine avait proposé un plan de sortie de crise en six point dont la formation d'un gouvernement consensuel et inclusif et la réforme dans les secteurs de défense et de sécurité.
Le PAIGC, vainqueur des législatives de 2014 avec 57 sièges sur les 102 que compte le parlement, réclame la légitimité de diriger ce futur gouvernement, malgré la perte de 15 de ses députés à la suite d'une fronde.
"Dans cette législature, il n'y a pas d'alternative au gouvernement PAIGC, parce que c'est le parti à qui les gens ont confié le destin du pays", a déclaré le président du PAIGC, Domingos Sim?es Pereira au sortir d'une audience avec le président José Mario Vaz.
Le PRS, deuxième force politique avec 41 députés, défend la continuité du gouvernement Baciro Dja, nommé par le président Vaz, sans l'aval du PAIGC.
"Ce gouvernement a une légitimité parlementaire parce qu'il a le soutien de la majorité des députés", a souligné le secrétaire général du PRS, Florentino Mendes Pereira.
Toutefois, le PAIGC reste majoritaire au sein de la commission permanente de l'Assemblée, l'instance qui convoque la session parlementaire. Et cette commission tra?ne les pieds pour convoquer l'assemblée nationale.
Ainsi, depuis plus d'un an, la Guinée-Bissau, l'un des pays les plus pauvres du monde, est plongée dans une profonde crise politique, avec un gouvernement qui peine à présenter son budget et son programme de politique générale au parlement en vue d'une approbation.
Pour la CEDEAO une solution de sortie de crise est devenue urgente, d'autant qu'elle maintient encore à Bissau un contingent de plus de 500 hommes dont le mandat arrive à terme dans six mois.
Il en est de même pour les partenaires économiques et autres bailleurs de fonds du pays, qui commence à montrer des signes d'exaspération devant la persistance de l'impasse qui bloque tous les projets de développement.