Dernière mise à jour à 08h58 le 11/08
Un "Imam d'une mosquée" de Ouagadougou, ayant organisé "une campagne d'excision" avant de s'enfuir, est activement recherché, a annoncé, mercredi, la gendarmerie nationale du Burkina Faso, lors d'un point de presse.
Selon la gendarmerie nationale du Burkina Faso, le dignitaire religieux faisait venir des jeunes filles de l'intérieur du pays, qu'il confiait ensuite à une exciseuse.
"Lors (de ses) prêches à la mosquée, il affirmait que selon les préceptes de l'Islam, la prière d'une jeune fille non excisée ne peut être exaucée, car elle est impure et aussi, qu'aucun homme ne voudra d'elle", a confié à la presse, l'adjudant-chef de gendarmerie, Adama Benon.
Le Burkina Faso, pays sahélien d'Afrique de l'Ouest a adhéré à plusieurs conventions sur la lutte contre l'excision et en a fait une de ses priorités.
Le taux d'excision des femmes dont l'age varie entre 15 et 49 ans est de 76% et 13% pour les filles entre 0 et 14 ans.
Selon un rapport de l'USAID, l'excision touche au Burkina presque toutes les ethnies sur l'ensemble du territoire.
Selon les chiffres officiels, les pourcentages des femmes excisées de 15 à 49 ans dans les régions du Sahel, du Centre-Est et des Cascades sont respectivement de 78%, 90% et de 82%, ceux du Centre et du Centre-Ouest varient entre 66% et 55%.
En 2010, une enquête a démontré que le taux de prévalence des femmes excisées est fort au Nord, dans le Plateau central et au Sahel, avec respectivement 63,08%, 62,63% et 57,34%.
A noter qu'en 2013, deux décès ont été enregistrés parmi les filles excisées.
Depuis la création du Comité national de lutte contre la pratique de l'excision, en 1990, le taux de prévalence de l'excision a considérablement diminué, selon les acteurs de la lutte contre le phénomène.
Son objectif est de sensibiliser, communiquer, sanctionner et dissuader les personnes qui pratiquent l'excision et réparer les séquelles de l'excision.
Cette stratégie a permis au Burkina Faso d'occuper une bonne place en Afrique francophone, dans la lutte contre l'excision.
Alors que près de neuf femmes burkinabè de plus de 45 ans sur dix sont excisées. La proportion chute à 58% pour les adolescentes entre 15 et 19 ans, et à moins de 15% pour les filles de moins de 13 ans.
Il s'agit de l'une des plus fortes baisses en Afrique de l'Ouest, selon les spécialistes.